Le mépris du droit

Le monde bouge tellement que les Etats-Unis d’Amérique sont à l’orée peut-être d’avoir un Président noir de peau ; cependant que l’Algérie s’englue dans une relance, à cinq saisons d’échéance, d’un troisième mandat que M. Bouteflika n’a même pas supputé vouloir. Mais sa cour, dite d’Alliance présidentielle, couvant deux courtisans de première classe, Premiers ministres, dont un en exercice, a sans doute besoin d’une permanente agitation à humilier le droit ; aujourd’hui celui de tordre le cou à la Constitution, avatar d’un coup d’état permanent à la celle de l’après indépendance.

Histoire, visent ils, Belkhadem et Ouyahia, de lui faire pondre au texte le costume sur mesure à l’un d’entre eux pour briguer le poste de vice- Président. Seul moyen dans le monde arabe où tous les présidents à vie ont des dauphins de progéniture, contrairement à l’Algérie, de se placer en position de toucher le jack pot d’un jeu manigancé à l’ombre de la hiérarchie militaire, en remake de 1999 et 2004. Il n’ y a pas seulement en cette époque d’Algérie un retard du pays à entrer dans la pédagogie et l’entendement des règles pratiques d’un Etat de droit.

Il y a une culture, au sens de ce que les biologistes posent d’observation et étude sur l’incubation à grande échelle de bacilles porteurs, de mépris de tout ce qui peut s’apparenter à un relent de règles de droit. En fait une éradication de ce que la mémoire de la nation a quand même pu sauvegarder / conserver dans son akoufi /grenier, par la résistance, contre les affres des colonisations française (132 ans) et auparavant turque (trois siècles). Un féodalisme colossal en renaît.

Les formes « modernisées » de la vassalisation de la société algérienne tiennent aussi de ce naturel de l’ENTV gouvernementale - au moment où l’énergie vive des lycéens manifeste autrement qu’en émeutes, optant vers des modèles vus sur télés des autres : banderoles et cris de l’union fait la force - de mépriser cette possible vie d’avenir différent du pays, pour ne faire répercuter que la voix du ministre de l’Education Benbouzid, cacique d’une décennie dans le fauteuil, et qui depuis n’a pas appris quoi que ce soit de bon pour faire apprendre au moins que le droit ça se respecte comme le pain, et qu’il se cogite, comme le pain lève.

Et que comme le pain, le droit porte la vie en société. Cette domination symbolique propage le mépris et vient suppléer aux passe-droits des militaires, gendarmes et policiers, qui ainsi peuvent se reposer sur nos nouveaux féodaux. En sachant bien, pour certains, qu’ils écrasent en même temps leurs concitoyens. Ce cycle est loin d’être vertueux, pour une autre raison : à tout moment un féodal pharaonique peut vouloir

Belkacem Mostefaoui

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