Une jeune économie, de type papiche
Un expert soulignait récemment toute la différence entre l’économie et le commerce. Il rappelait que dans le cas de l’Algérie, il n’y avait pas de système économique, mais de l’achat-vente fondé sur le commerce. L’Algérie exporte du pétrole que d’autres trouvent pour lui et importe le reste, tout le reste.
Cette rente qui sert à acheter des produits manquants comme un salaire sert à s’acheter de quoi se nourrir, explique à peu près tout. La non économie et le régime politique qui crée à l’infini des hommes qui n’apportent aucune solution, s’accrochent au pouvoir et sont très solidaires entre eux, trop heureux de partager une rente miraculeuse qu’aucun d’entre eux ne génère. L’argent n’appartient à personne, il vient du sous-sol et on le puise comme on tire de l’eau d’un puits.
Eau qui est ensuite répartie, non pas par un système de type foggara, juste et équitable, mais par l’intermédiaire de réseaux d’allégeance et de bureaucratie gourmande. Voire de pulsions sexuelles, ce qui explique qu’un directeur public a 15 secrétaires, toutes aussi jolies les unes que les autres. Ce qui induit un problème de taille, insoluble.
Si l’Etat décide d’augmenter les salaires, ce que chacun demande au vu des richesses, c’est l’inflation qui suit, ce qui ne règle pas le problème du pouvoir d’achat. Pourquoi ? Parce que l’Algérie ne produit rien. Combien de ministres du Commerce a-t-elle eu ? De ministres des Finances ? De ministres de l’Agriculture ? Des centaines. Mais ils n’ont jamais rien fait.
Le lait, la semoule et l’huile sont toujours importés et les consommateurs subissent les envolées des prix sur le marché international. Bien sûr que 15 jeunes et jolies secrétaires seront toujours plus agréables qu’un bureaucrate moustachu en costume gris et fatigué. Mais peut-être pourrait-on les payer avec l’argent qu’elles devraient faire gagner à l’entreprise ?
Chawki Amari