Travailler là où il y a du travail

Il suffit de faire un tour en dehors des grandes villes pour réaliser dans quel état l’Algérie se situe. Un état de guerre. Des barrages partout, à chaque carrefour de village, à chaque entrée de forêt, à chaque début d’agglomération, dans chaque virage. Des militaires, gendarmes, policiers ou gardes communaux sont là, l’arme à la main, le regard inquiet.

L’Amérique du Sud des années 1970, Samba et Rhum en moins, une ambiance de fin du monde. Pour les dirigeants, ce n’est pas le problème, l’essentiel est de durer, quitte à quadriller chaque mètre carré par un poster du président. Pourtant, ces mêmes dirigeants, repus par les fins d’années conjointes, rassasiés par la nouvelle loi de finances 2008, ont réfléchi. Comment éviter l’embrasement ? Créer de l’emploi utile.

C’est-à-dire doubler les effectifs des services de sécurité. Si l’on ne peut contester le fait, vu le regain d’activité terroriste, il y a là un aveu de taille. Pour maîtriser la situation sécuritaire, il faut augmenter les effectifs. D’accord, mais si dans un an, rien de fondamental n’a changé, va-t-il falloir les tripler ? Quadrupler ? Ou changer carrément de méthode ?

Dans ce dernier cas, il va falloir entrer dans le débat oublié ; la méthode des services de sécurité est-elle la meilleure pour lutter contre le terrorisme ? Cette question que chacun évite comme une route de montagne nationale par une nuit sans lune revient à changer les hommes. On ne combat pas une guérilla asymétrique du troisième millénaire avec des hommes du XXe siècle.

On ne pare pas les bombes sauvages avec des hommes d’un renseignement issus de la guerre d’indépendance. Et là, pour une fois, le troisième mandat n’y est pour rien, et Abdelaziz Bouteflika, acariâtre et inconscient président, n’est qu’un détail dans le dispositif. Changer de président d’accord, mais changer aussi les hommes qui l’ont importé.

Chawki Amari

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