Intentions

Il est vrai qu’une enquête, fut-elle onusienne, affublée du qualificatif “indépendante” ouvre les portes à toutes les arrière-pensées qui nous ramènent vers une sombre période où l’Algérie était au ban de la communauté internationale.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon n’exclut pas l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’attentat kamikaze qui a visé le siège des Nations unies à Alger, le 11 décembre 2007, et qui a coûté la vie à 18 fonctionnaires de l’organisation onusienne. Prise au pied de la lettre, cette formulation lapidaire, en effet, peut suggérer que le premier responsable de cette organisation est en train de prendre le contrepied du sentiment général qui s’est dégagé à la suite de ce tragique événement.

Et la tentation est grande de franchir le pas pour parler du peu de crédit qu’accorde Ban Ki-moon aux thèses du gouvernement algérien. Mais à bien y réfléchir, et surtout à intégrer les propos du secrétaire général de l’ONU dans le véritable contexte où s’expriment les rapports de cette organisation avec les États membres, particulièrement à la lumière d’évènements comme celui du 11 décembre, Ban Ki-moon n’a pas dérogé à la courtoisie qu’on lui reconnaît quand il s’agit pour lui de parler de l’Algérie.

Il est vrai qu’une enquête, fut-elle onusienne, affublée du qualificatif “indépendante” ouvre les portes à toutes les arrière-pensées qui nous ramènent vers une sombre période où l’Algérie était au ban de la communauté internationale. Mais, faut-il pour autant prendre certains raccourcis pour donner les mauvais prolongements aux intentions de Ban Ki-moon en les inscrivant en droite ligne de la montée au créneau du syndicat des fonctionnaires de l’ONU, qui demandait une enquête sur les attentats d’Alger ?

Car, en tout état de cause, le secrétaire général de l’ONU ne fait pas mystère de sa convergence de vue avec le président de la République Abdelaziz Bouteflika sur les tenants et les aboutissants des lâches attentats, comme celui commis devant le siège de cette organisation dans la capitale algérienne.

Tout au plus s’il estime qu’il est nécessaire de se faire une opinion sur la base d’un rapport propre aux services de son organisation. Il n’y a peut-être pas matière à anticiper en faisant de mauvais procès. On préfère pour le moment accorder le bénéfice du doute à Ban Ki-moon, et penser que celui-ci n’irait pas à une extrémité qui peut partir dans tous les sens.

Zahir Benmostepha

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