Les routes du Sud

Le Sud algérien, par ses formidables potentialités, renferme d’innombrables bassins de développement. Cela demande des initiatives fortes et des investissements conséquents car l’impératif de progrès économique et social ne s’encombre pas de haltes.

Le grand défi est aujourd’hui celui de la mise à niveau du Sud avec les autres régions en termes d’intégration des grands services d’utilité publique comme les routes et les autoroutes, les structures de santé et d’éducation.

C’est un souci récurrent dans l’Algérie des années soixante-dix qui avaient vu la mise en œuvre de projets aussi titanesques que la transsaharienne ou le barrage vert dont la réalité ne peut pas être niée mais, bien au contraire, mise au crédit d’une politique d’équilibre régional qui a voulu prendre à bras-le-corps les disparités existantes.

Il est possible de faire plus mais au prix de dépenses colossales car les distances, la nature géographique, les paramètres démographiques pèsent lourdement sur les coûts. Cela peut se vérifier pour un certain nombre de produits et de services. Il n’en reste pas moins que la finalité est de permettre aux populations des villes du Sud de bénéficier des mêmes prestations, autant que faire se peut, que celles des autres villes du pays.

L’Etat a consacré de gros budgets à cette péréquation Nord-Sud mais son action seule ne pourrait pas être suffisante si les investisseurs tant nationaux qu’étrangers se confinent dans une posture d’attente, escomptant que l’argent public prenne seul en charge le balisage du terrain. Dans toute opportunité d’investissement il y a une part de risque mais dans ce cas de figure, l’objectif, qui est stratégiquement celui du désenclavement, est porteur de promesses.

Il s’agit, en effet, de régions où l’agriculture, le tourisme, les services peuvent connaître un essor exponentiel. Comme l’illustre la sagesse populaire, la main seule ne peut pas applaudir. L’Etat, au bout du compte, ne peut financier un réseau autoroutier ou routier, ouvrir des voies aériennes, que dans la mesure où son effort financier est payé de retour à la faveur d’un effet d’entraînement concret.

Ces axes de circulation terrestre et aérienne devraient en effet servir d’abord à l’acheminement de tous les produits alimentaires et culturels vers les villes du Sud. Est-ce encore à l’Etat seul de s’occuper de mener à bon port le lait et les journaux, en temps réel, dans le sud du pays ? L’alternative pourrait être dans l’émergence d’industrie de proximité et de centrales de distribution qui approcheraient les nourritures du ventre et de l’esprit des citoyens.

A ce niveau, la bataille du développement exige le courage d’entreprendre et de mettre la main à la pâte et à la poche, en ne se contentant pas de la situation de spectateur qui compte les points.

Amine Lotfi

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