TRAHIE EST LA KABYLIE MAIS PAS DUPE
Le peuple a marché. Le peuple a déferlé. Le peuple était autorisé à exprimer son indignation contre les attaques qu’a subi Alger-Algérie. Partout le peuple a marché. Le peuple a réitéré son soutien au Président et surtout à « sa Réconciliation ».
« Yahya Bouteflika » était scandée dans les rues du pays et vue à l’écran de
l’Unique-colporteuse-médiocre. J’au vu sur ce même écran dessinée « la conscience nationaliste » des algériens de beaucoup de wilayas : Béchar, Illizi, et d’autres wilayas du sud qui politiquement ne sont affichées et vues à la télé que lorsque scrutin ou marches sont organisés. J’ai vu Blida, Tiaret…et encore. Leurs marches étaient à la limite du ridicule. Aucune organisation, ni civisme. L’Algérien est-il ainsi réduit au rang d’une brebis très disponible? J’ai failli oublier le comble de ma vue ! L’Algérois n’a pas marché. Il s’est contenté de s’embrigader à la Coupole et à écouter les litanies déjà ressassées par ministres et représentants de l’Etat.
Dans tout ce bourdonnement inutile et stupide, j’ai pensé à la Kabylie. La Kabylie qui n’a pas seulement souffert et souffre encore des affres des sanguinaires, mais sa souffrance est multidimensionnelle. Elle souffre sa culture et ses idées compromises par un pouvoir policier et maffieux. Tout ce bourdonnement ne poussent-ils pas les kabyles, bon gré mal gré, à une volonté de régionalisation ? N’est-ce pas que beaucoup de circonstances vécues politiquement et socialement plaident pour les revendications autonomistes et leurs servent d’arguments ?
La Kabylie n’a pas marché. L’inébranlable Kabylie n’est pas dupe. Elle résiste aux multiples manipulations du Pouvoir et autres commanditaires sans scrupule. La Kabylie a manifesté contre l’impunité, la misère, l’exclusion…et tout autre fléau dans lesquels est plongé le pays. Elle a manifesté, à temps correct, pour l’Identité, la Vérité, la Dignité de tout un peuple.
A ce temps-là, on accusait les manifestants de régionalistes et divisionnistes. Peuple et Pouvoir ont trahi la Kabylie lorsqu’il fallait se soulever une bonne fois pour toutes. Pis, certains voyous et supporteurs d’équipes de football, payés et manipulés, ont osé la confrontation physique avec les manifestants lors de la mémorable marche du 14 Juin. Ils ont défendu leur ville, arguèrent-ils. La capitale algérienne. Comme si les Kabyles n’ont pas de droits dans cette capitale ! Retournez chez-vous sales montagnards ! Osèrent-ils dire de surcroît.
Les quelques fonctionnaires de l’administration, obligés à marcher ou non, et autres partisans de partis de la soi-disant coalition présidentielle qui, ce matin du 17 Avril, ont scandé le nom du Président et ont brandi ses portraits dans les ruelles indifférentes de Tizi Ouzou, ne tromperont personne. Nous nous sommes habitués à leurs jeux fétides.
Le faux mythe (faux mais puissant) qu’ils ont crée a suscité peur, générant adhésion ou soumission ; et haine, générant désespoir et violence de toutes sortes.
Noufèl
