Quand la pesée fait les prix

Que les assurances se mettent aussi de la partie pour venir grossir la palette des différentes hausses des prix qui malmènent les consommateurs ne change pas grand-chose au problème. Il est de tradition universelle que chaque nouvel an apporte avec lui sa valse des prix. Ce n’est que très rarement que les budgets annuels et les lois de finances s’élaborent à la baisse. Dans les pays développés, le phénomène est amorti par différents facteurs qui vont de la culture du compter sur soi jusqu’aux multiples segments d’un système de protection sociale bien maîtrisé.

Dans notre pays, rien de tout cela. Le citoyen reçoit de plein fouet la montée en puissance des prix affichés sur les étiquettes. Non seulement il n’a pas l’habitude de gérer son porte-monnaie comme en Occident, mais surtout il se trouve dans une phase transitoire où il est complètement perdu.

Il ne s’est pas encore départi totalement de l’état d’assisté dans lequel l’avait enfoncé la gestion socialiste et n’a pas du tout acquis les réflexes de défense face au libéralisme et à l’économie de marché. Avec le sentiment d’être livré à lui-même, il devient insociable, voire quelquefois carrément misanthrope. Ce qui explique, en partie au moins, la généralisation de la débrouille, de l’arnaque et des trafics en tous genres.

Il est vrai que pour marquer sa présence et son désir de protéger les citoyens, l’Etat, à défaut de mettre en place des structures pérennes de protection sociale qui exigent du temps et de l’expertise, a nommé un ministre de la Solidarité qui fait ce qu’il peut dans son rôle tantôt de saint Bernard, tantôt de pompier. Il est sur tous les fronts, son carnet de chèques à portée de main. Avec les handicapés, avec les personnes âgées, avec les sinistrés des calamités naturelles, avec les victimes du terrorisme, etc.

Le ministre de la Solidarité aura beau être le plus généreux, ses actions ne régleront pas les problèmes que vivent les citoyens dans la précarité. Au contraire, certains phénomènes les enfoncent davantage. Un exemple parmi d’autres: la cherté de la vie ne se mesure pas seulement aux prix mentionnés sur les étiquettes. Il y a aussi la pesée. Tout le monde sait que dans notre pays, les balances, toutes les balances servant à la pesée, sont défaillantes. Comme de jure, jamais au profit du consommateur.

Les prix ne reflètent rien quand vous payez pour un kilo et ne recevez que 900, voire 800 grammes. Où est le service de la métrologie? Celui qui s’occupe théoriquement du contrôle de balances et qui dépend du ministère du Commerce. On aurait tort de minimiser le «vol» de 100 ou 200 grammes par kilo. Il faut commencer par là quand on veut réellement résoudre l’équation du pouvoir d’achat. D’autres exemples du même genre ne manquent pas. Et si l’on se penchait sur le dosage du lait en sachet?…

Zouhir MEBARKI

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