Sinistre cause
D’une manière ou d’une autre, ce meurtre reste la traduction d’une insécurité devenue inéluctable dans une région où le crime crapuleux peut se confondre presque avec l’attentat terroriste, du moment que derrière toute manifestation de violence, on retrouve toujours les mêmes têtes et on reconnaît les mêmes méthodes.
Après le meurtre des quatre Français en Mauritanie, des spécialistes français du terrorisme nourrissent de gros soupçons contre al-Qaïda au Maghreb. Et ils ont de bonnes raisons de penser que la croisade contre les Occidentaux, décidée et pensée par Al-Zawahiri, se précise et risque fort de prendre ses quartiers dans la région du Sahel. Il est vrai qu’il est un peu tôt d’attribuer le meurtre des touristes français à l’ex-GSPC, si l’on tient compte bien sûr du fait que cette organisation terroriste s’empresse toujours de revendiquer ses méfaits, mais cela ne change pas grand-chose au fond du problème.
Car d’une manière ou d’une autre, ce meurtre reste la traduction d’une insécurité devenue inéluctable dans une région où le crime crapuleux peut se confondre presque avec l’attentat terroriste, du moment que derrière toute manifestation de violence, on retrouve toujours les mêmes têtes et on reconnaît les mêmes méthodes. Autant dire que pour les besoins de sa sinistre cause, l’ex-GSPC peut faire dans la récupération, sans risque d’être démenti. Particulièrement dans une région comme le Sahel où l’organisation terroriste est, on ne peut plus, dans son élément. Contrebande, trafic de drogue, d’armes…
Dans une zone pratiquement de non-droit, c’est dire que tout concourt à attirer Al-Qaïda dans la région du Sahel. Ce n’est d’ailleurs pas fortuit si les Américains accordent une attention particulière à la région dans la lutte contre le terrorisme international.
Une implantation d’envergure de cette organisation terroriste dans cette zone géographique peut constituer un sérieux facteur d’instabilité de toute l’Afrique du Nord, particulièrement avec la marge de manœuvre que peuvent offrir les vastes étendues désertiques aux groupes terroristes. Il s’agit aujourd’hui de ne pas trop s’attarder sur des considérations qui voudraient faire le distinguo entre la nature des crimes commis, mais de s’atteler plutôt à combattre le crime sous toutes ses formes et à le priver des moyens d’oxygénation.
Zahir Benmostepha
