Dans l’œil du cyclone

Cemil Cicek, porte-parole du gouvernement turc, a été catégorique : “La Turquie poursuivrait si nécessaire, ses opérations contre des bases rebelles (du PKK) dans le nord de l’Irak avec détermination”.

Une déclaration qui intervient au lendemain des bombardements menés par l’aviation turque dans les régions de Zap, Hakurk, Avasin et Qandil et qui renseigne sur la persistance d’un conflit qui exaspère au plus haut point Ankara.

Le jeu macabre auquel se livre “l’organisation terroriste” du PKK en ciblant des soldats turcs puis en se retranchant dans des montagnes très escarpées et donc très difficiles d’accès semble constituer un véritable défi aux autorités turques.

Partagé, entre ses vœux d’en découdre définitivement avec les rebelles à travers une attaque de grande envergure et entre ses désirs de ne pas “froisser” l’allié américain, (qui estime que la région du nord de l’Irak est calme et gagnerait donc à le demeurer), le gouvernement de Tayyip Erdogan est en face d’un véritable dilemme. D’un autre côté, car il ne faut pas se cacher la face, le conflit paraît avoir baissé sensiblement d’intensité puisque les attaques des séparatistes (3 500 éléments) ont considérablement diminué ces dernières semaines.

En vérité, depuis l’assassinat de 12 soldats turcs le 21 octobre dernier et le tollé général que cela avait soulevé en Turquie et ailleurs, ce conflit avait cessé d’occuper les devants de l’actualité internationale surtout au lendemain de la rencontre Bush-Erdogan. Bien que le PKK utilisait encore récemment ses bases en Irak, il semble que les mesures prises concomitament avec les USA et l’Irak aient pesé considérablement sur le cours des événements.

Toutefois, Ankara a menacé dernièrement et à plusieurs reprises, d’ailleurs, d’intervenir directement en Irak, si Baghdad n’était pas en mesure de prévenir les opérations du PKK à partir de la région du Kurdistan irakien.

L’armée turque, qui bénéficie désormais du quitus du Parlement puisque ce dernier, a autorisé une offensive majeure dans la région, est présente en masse à la frontière dans le but évident de circonscrire la rebellion.

L’attaque, d’hier, montre bel et bien qu’Ankara n’écarte pas des actions soutenues même s’il ne s’agit pas de l’offensive de grande envergure, il y a quelques semaines.

Enfin, au risque de se répéter, la crise des rebelles kurdes constitue un véritable conflit. Il a coûté la vie à près de 370 000 personnes depuis 1984 date du début de la rebellion.

Nadjib Hadded

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