Notre réseau couvre tout le pays
C’est un slogan publicitaire visible un peu partout sur les différents supports de communication. Les réseaux couvrent tout le pays, à 100% pour les uns, pas loin pour les autres. C’est très bien, mais avec les derniers attentats actionnés par téléphone portable, les opérateurs GSM devraient revoir leurs campagnes. Psychose et panique aidant, « couvrir tout le pays » devient dans la tête des gens synonyme de risque potentiel, puisque de Tamanrasset on peut maintenant actionner une bombe à Alger.
Une puce à 200 DA, une Clio d’occasion et le tour est joué. Si Renault et les opérateurs de téléphonie mobile sont bien sûr totalement innocents quant aux moyens utilisés pour commettre des attentats à l’explosif, il reste que le téléphone portable, objet du paradis pour des Algériens longtemps interdits de progrès technologique, est devenu l’instrument de l’enfer.
D’ailleurs, quelques minutes après l’attentat, les services de sécurité ont désactivé tous les réseaux téléphoniques mobiles pour empêcher d’autres bombes d’être actionnées par la même méthode. Deux heures, pendant lesquelles toutes les communications téléphoniques étaient impossibles.
Pas plus, puisque après, cela aurait posé des problèmes d’un autre genre. Bien sûr, la solution n’est pas là, celle de désactiver les réseaux, puisque les terroristes sont au fait des dernières technologies et sont capables de fabriquer une bombe avec un sèche-cheveux et de l’activer par commande vocale à l’aide d’une télécommande pour chaînes stéréo.
Mais au lieu de mettre les opposants, les intellectuels et les journalistes sur écoute, les services du renseignement devraient s’atteler à piéger par téléphone les piégeurs de téléphones. Parce que maintenant, un bip, c’est la mort. On le sait aujourd’hui, de Béjaïa à Miliana en passant par la capitale, le réseau terroriste couvre aussi une bonne partie du pays.
Chawki Amari
