Seule la réconciliation…
Certes, la situation sécuritaire en Irak semble avoir évolué positivement, ces derniers temps, mais elle n’est pas à la hauteur des déclarations démesurément optimistes des responsables irakiens et de ceux de la coalition.
Signe, peut-être, du recul de la violence dans ce pays frappé par le chaos depuis l’invasion américaine en 2003, ce désengagement britannique de la province de Bassorah en faveur des autorités irakiennes annoncé, dimanche, par Gordon Brown.
Mais signe aussi, apparemment, de la persistance des hostilités, cette attaque à la roquette contre une raffinerie, hier à Baghdad, cette mise à mort du chef de la police irakienne de Babel et ces attentats, moins forts, mais toujours meurtriers çà et là.
Aujourd’hui, ce n’est plus ce feuilleton dramatique initié, rappelle-t-on, depuis l’invasion de l’Irak en 2003, mais ce sont toujours des épisodes macabres qui continuent de hanter et d’endeuiller le quotidien des Irakiens. La paix en Irak est bien loin d’être réalisée.
L’origine et les causes du conflit étant toujours là, l’optimisme affiché par les responsables de la coalition et par le gouvernement irakien ne sont pas, aujourd’hui, partagés par beaucoup de parties, dont les Démocrates américains et l’opinion publique US.
Bien qu’elles aient baissé d’intensité, les rivalités entre les différents courants de l’échiquier politique irakienne subsistent toujours.
Elles sont exacerbées notamment par la marginalisation des sunnites auparavant au pouvoir et qui, du jour au lendemain, se retrouvent sur le strapontin.
En revanche, ce sont les partisans de Nouri Maliki et de Barzani qui se sont emparés du pouvoir et, donc, des richesses de l’Irak.
Ce changement, à lui seul, a créé un climat d’animosité et chamboulé un ordre établi, dégénérant en guerre inter-confessionnelle qui, malgré le fait qu’elle ait baissé d’intensité, continue toujours de couver.
A cela vient se greffer le conflit avec les islamistes auxquels se sont associés les anciens «baâssistes» du défunt Saddam Hussein. Un confit qui, bien qu’il ait été, lui aussi, quelque peu circonscrit, continue de peser sur le climat sécuritaire.
En vérité, actuellement en Irak, l’écheveau est loin d’être définitivement dénoué et il demeurera toujours inextricable si aucune véritable action réconciliatrice à la base n’est entreprise.
La solution en ex-Mésopotamie c’est bel et bien le départ des troupes étrangères et la réconciliation entre tous les Irakiens.
Quant au pansement définitif de toutes les blessures, c’est là une autre paire de manches.
Nadjib Hadded