Spéculations et vérités
On aura compris toutefois, comme il a été précisé, qu’il n’est pas dans les prévisions du groupe de se retirer du marché algérien. Mais pour autant, la précision induit une multitude de questions quant à l’origine de ce faux scoop, ses motifs et ses objectifs.
L’expérience de l’investissement des fonds arabes post-11 septembre hors États-Unis semble tourner court, ou du moins pour des raisons indéterminées commence à créer débat et cafouillage.
L’exemple du groupe immobilier Emaar en Algérie illustre cette tournure des choses avec la polémique suscitée par l’information sur son éventuel retrait. La nouvelle a ouvert une page de spéculations n’ayant jusque-là donné aucune réponse complète.
Pour certains, il y a erreur sur la marchandise, considérant le groupe de stature inférieure à ses ambitions affichées. On s’attardera sur la mise de 25 milliards de dollars qui n’en serait pas une. Les prétentions seraient en deçà de ce chiffre faramineux. On eut droit à des réponses timides qui ont eu pour effet d’alimenter davantage les supputations et les spéculations qui sont parmi les sports favoris localement.
On aura compris toutefois, comme il a été précisé, qu’il n’est pas dans les prévisions du groupe de se retirer du marché algérien. Mais pour autant, la précision induit une multitude de questions quant à l’origine de ce faux scoop, ses motifs et ses objectifs.
Car sous quel prétexte un groupe reçu à Alger avec les honneurs décide-t-il de retirer ses billes ? Une tracasserie bureaucratique ? Argument faible. Vue sous un autre angle, la question peut se présenter autrement : qui a intérêt à ce que Emaar se retire ? Qui pousserait le groupe vers la porte de sortie ? Lobby anti-Algérie ?
Possiblement vrai, y compris localement comme l’ont prouvé des exemples de par le passé où des responsables ont essayé de dissuader des investisseurs de mettre leur argent en Algérie au moment où elle en avait le plus besoin. Comme cela peut être le fait de gros bras étrangers déçus de ne pas voir la manne arabe rapatriée des États-Unis atterrir dans leurs pays.
Ce qui est sûr, c’est que le groupe prévoit (a prévu, a-t-il été précisé) un investissement relativement inférieur à celui annoncé, mais un retrait total est exclu. Malgré cette assurance, l’image de l’Algérie est écornée – entre autres effets recherchés — visant par là à repousser et éloigner le plus solidaire et téméraire des investisseurs du marché algérien. Emaar n’est qu’un cas, un essai…
Djilali Benyoub