Coupures de gaz annoncées
Finalement, rien n’est réglé. Ni la sécurité à Alger, dans les grandes villes et le reste du pays, ni les autres problèmes, ceux de l’eau, du lait et de la terre. Ni le chômage ni la crise du logement. Ni la corruption, l’islamisme, les libertés, le statut de la femme, la santé, le scandale des faux moudjahidine ou de la déperdition scolaire.
Les harraga, que l’on repêche maintenant chaque jour par des garde-côtes qui n’ont hélas plus que cette tâche à accomplir, sont là pour souligner cette forme d’incompétence particulière qui colle à la nature du pouvoir depuis des décennies. 1000 ministres sont passés, 100 chefs du gouvernement, plusieurs présidents et surtout, des années précieuses consacrées exclusivement à compter les ressources de la nation, à s’enorgueillir quand les caisses sont pleines et à pleurer quand elles sont vides.
Une chose a pourtant été réglée, la dette extérieure. C’est probablement la seule, et pour cette raison, la seule, maintenant que les compteurs sont remis à zéro, tout doit recommencer. Trouver de réelles solutions à de vrais problèmes en évitant d’imprimer des promesses sur papier fax. Les attentats à Alger ?
Oui bien sûr, il est facile de déposer une voiture piégée surtout quand le chauffeur est aussi piégé. Pourtant, hormis les deux grandes opérations et qui ont servi de leçon, il n’y a plus d’attentats à Londres ou à New York, les deux villes les plus haïes par l’islamisme.
Ceux d’Alger vont-ils servir de leçon ? Rien n’est moins sûr. Pour tout commentaire, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a expliqué quelques minutes après l’attentat la décision qu’il a prise. « Nous avons coupé le gaz », a-t-il dit, pour limiter les dégâts et les incendies potentiels à la suite de l’explosion. Couper le gaz, ambitieux programme. Peut-être dans les nouvelles mesures annoncées pour lutter contre le terrorisme.
Chawki Amari