Quelles fins pour les affinités électives ?

Le rendez-vous électoral de ce jeudi aura consommé bien des énergies, fait baver candidats et ouailles et fait remonter en surface, dans les hameaux et bourgades de l’Algérie profonde, les légendaires clivages tribaux et les grandes alliances familiales. Se sentant à l’étroit dans l’ancienne maison familiale du FLN unique, des frères et autres proches parents ont rejoint des partis qui, idéologiquement, baignent encore dans le secret des dieux sous ces latitudes.

La section du parti n’est ainsi créée qu’à l’occasion de ce bouillonnement qui fait projeter chacun dans la position de tête de liste. Personne ne veut être pour un anonyme quantième ou énième de la liste. La culture politique étant ce qu’elle est dans notre pays, il importe cependant de se poser la question de savoir est-ce qu’il écrit quelque part que l’on ne peut servir une idée, un idéal, sa commune, sa wilaya ou son pays que lorsqu’on est au pouvoir ?

Les professions de foi, les boniments et les gesticulations constituent-elles une garantie que, une fois parvenu au trône, on servirait précisément et ipso facto ces idéaux ou ces entités administratives? Ce serait vite oublier ce lucide et âpre constat d’Aït Menguellet : « Qui se plaint de l’injustice s’y exercera dès qu’il en aura la possibilité ».

Ces questionnements ne manquent pas de se poser et de s’imposer devant le vide sidéral caractérisant la sphère de ce qui est commodément désigné par ‘’classe politique’’. Ils concernent, à un autre niveau, les milieux associatifs et syndicaux. Sous d’autres cieux, les partis qui n’ont jamais accédé aux commandes de l’État ont joué un rôle des plus déterminants dans l’avancée des idées qu’ils défendent au point que celles-ci ont fini par s’inscrire comme culture et comme pratique dans la société et dans la gestion des affaires de la cité.

L’atonie et la mollesse qui ont frappé les territoires de la réflexion qui auraient pu et dû être considérés comme des relais politiques, culturels et sociaux n’ont d’égal que le l’empressement et la frénésie que leurs acteurs développent à la veille d’échéances électorales ou à l’occasion d’un travail—basse besogne devrait-on dire—de dénigrement tous azimuts dont ils sont passés maîtres.

Iguer Moumène

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