Demain, il fera beau

Si on doit, une fois n’est pas coutume, se fier à la météo, il fera beau demain. Les lendemains de catastrophe sont toujours porteurs de générosité. Le soleil refera son apparition pour briller sur les galets du tout-venant collé à l’asphalte. Personne ne viendra faire le ménage sur les routes, parce que demain tout le monde est censé aller voter. L’opération ne prend que quelques minutes, mais il faut faire semblant de se vouer entièrement à cette journée historique.

On ne va quand même pas démobiliser les troupes de la voirie pour des tâches si futiles le jour où vont se faire élire des maires qui ont promis de mettre définitivement fin aux intempéries. Certaines écoles ont déjà donné l’exemple du dévouement en renvoyant les élèves chez eux depuis quelques jours. Il n’y a absolument rien à préparer qui puisse justifier ce congé providentiel, mais on va préparer quand même. C’est important, les élections locales.

Et pour les réussir, il ne faut pas lésiner sur les moyens. En plus, cette fois, contrairement à la précédente, les Algériens iront voter en masse. Beaucoup de monde nous a expliqué pourquoi la participation sera très forte. Les politologues ont décidé que ” l’élection de proximité ” motive toujours plus le citoyen parce qu’elle ” concerne ses préoccupations quotidiennes ” et ” les candidats sont souvent issus de leur environnement immédiat “. Zerhouni a trouvé l’astuce infaillible en mobilisant les facteurs, longtemps avant le jour du scrutin, pour porter le courrier à ceux qui ” ont été à la plage ” le 17 mai dernier.

Karim Tabou a démontré que nos mairies sont de véritables merveilles de petites républiques démocratiques et autonomes qu’il ne faut pas confondre avec l’Assemblée nationale contrôlée par le DRS. Said Sadi a redit que ce n’est pas bien d’aller à la plage le jour du vote parce que le bronzage, ça pénalise toujours les démocrates. ” Louiza Hanoune a convaincu tout le monde que “la seule manière de peser sur le rapport de force est de gérer des communes “.

Et pour gérer des communes, il faut bienélire les asseblées, d’où son appel solennel à l’envahissement des bureaux de vote. La république socialiste islamiste commence au pied de l’urne communale avant la prise de la Bastille. Et puis cette élection ne pouvait pas mieux tomber. Sortir du cauchemar pour aller glisser un bulletin dans la caisse, c’est vraiment l’idéal.

Il n’y a pas plus disponible à la mobilisation qu’un citoyen convalescent qui a eu à apprécier les sollicitudes dont il a été entouré au cours de sa maladie. En plus, c’est tout frais et la mémoire n’a pas besoin d’être creusée pour raviver le souvenir. Demain, on ira à coup sûr voter. En marchant sur les galets ignorés par les agents de la voirie reconvertis dans la distribution du sandwich aux préposés aux bureaux de vote. Il fera beau, ce qui ne gâte rien.

Slimane Laouari

Du coq à l’âne :Benflissiste devant l’éternel, Ali Mimouni a été vu au meeting de Belkhadem à la salle Harcha. Explication : ” Je suis invité par le secrétaire général du parti.” Il suffit donc d’un carton d’invitation ! On pensait que c’était plus compliqué.

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