LE BRAS QUI ARME ET L’ŒIL QUI PLEURE !
«Et là, c’est encore une opération de diversion ?»
Yakhi ett’messkhir, yakhi !
J’ai écouté avec effroi des barbus, des leaders de partis islamistes algériens exprimer, sur la chaîne de télé Al Jazira, leur compassion aux victimes après le double attentat d’hier. Il s’en est même trouvé un qui a eu l’outrecuidance d’affirmer qu’en ces moments de douleur et de malheur, il n’y a plus de différence entre islamistes et non islamistes, entre partis et associations, car seule compte l’Algérie. C’est la meilleure, celle-là !
Non monsieur ! Dans les attentats contre le palais du Gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar, chaque barbu qui pointe son menton hérissé devant une caméra et un micro est quelque part complice. Les larmes que j’ai vues couler de leurs yeux sont autant de gouttes d’acide corrosif et mortel versé sur les tombes des victimes d’Alger.
De quel droit ces émirs en costard cravate, qui n’ont eu de cesse, lors de ces dernières années de «paix retrouvée, de rahma, de concorde et de réconciliation nationale», d’exiger du haut de l’Assemblée de pardonner à tous les tangos, de reprendre langue avec tous les maquis, avec tous les groupes de tangos, viennent aujourd’hui déclarer leur «affliction» ?
Ne versez pas de larmes, Allah yarham babakoum. C’est autant de sépultures souillées. Y a pas d’Algérie soudainement réunie parce que deux bombes ont explosé dans la capitale. Chacun sa famille ! Vous êtes de celle de l’islamisme combattant. Nous sommes de celle d’en face. Rien à voir.
Et c’est pour cela que je trouve hautement toxique, terriblement indécent et sadique de vous voir défiler, en procession, pour déverser vos témoignages de «profonde tristesse» dans cet autre repaire de barbus qu’est Al Jazira. Pas vous ! Surtout pas vous ! Abadan ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam