EXPLIQUER L’INEXPLICABLE !
«Elections du 29 novembre. Selon le ministère de l’Intérieur, tout est fin prêt.»
Même les fameuses lettres aux abstentionnistes ?
Lorsque je vois les photos et que je lis les bilans de l’attentat terroriste contre un foyer de policiers à Maâtkas, je ne peux m’empêcher de repenser à cette sentence de Abdekka prononcée l’autre jour : «Les attentats qui ont lieu en ce moment n’ont aucun fondement idéologique ou politique, c’est de la violence aveugle.
Il s’agit là de l’œuvre de bandes criminelles.» Mazette ! Comment expliquer à ce flic dont la vareuse est dépareillée, les bras ballants devant son foyer et qui contemple hagard les dégâts de l’explosion qu’il n’est pas la victime d’un attentat idéologiquement structuré et politiquement encadré ?
Voyez-vous monsieur le policier, selon votre président de la République, un groupe de criminels désœuvré, se faisant chier à mourir au maquis, ne sachant pas trop comment occuper son temps, fatigué des longues parties de dominos et de belote islamique, lassé de ne terroriser que l’épicier du premier village en contrebas, s’est réveillé un beau matin et s’est dit : «Tiens ! La journée est relativement clémente. Le temps est même splendide.
Les oiseaux gazouillent en conformité avec la Charia. Et les nuages sont allés assombrir le ciel des kouffar. Pourquoi ne pas mettre à profit cette conjonction de paramètres favorables pour attaquer le foyer de flics de Maâtkas ? Mais de manière aveugle, s’entend !»
Les yeux fermés, sans la moindre idéologie en poche, sans plan politique en tête, presque en demandant leur chemin, ces terroristes décervelés de tout projet, lobotomisés de toute velléité islamisante, ont alors fondu sur le foyer et l’ont fait exploser à l’aide d’un véhicule piégé. Mince ! Un véhicule piégé ?
Faut donc expliquer au même policier que le même groupe, toujours aussi dénué d’idéologie, toujours aussi étranger à toute action politique, et toujours aussi aveugle, s’est levé dans la nuit, quelques jours avant l’attentat, a tâtonné vers un véhicule volé par hasard quelques semaines auparavant et a entrepris de le piéger, de le truffer aveuglément de produits explosifs, de tout plein de fils verts, blancs et rouges, de quelques kilos de ceci, de quelques tonnes de cela, a refermé le capot, le coffre et s’est rendormi tranquillement, sans faire le moindre rêve idéologique ou politique.
Voilà ce qu’il faut expliquer à ce policier. Je sais ! Je sais ! C’est loin d’être gagné. Mais faudra bien qu’il se contente de ces explications. Elles émanent de son président, tout de même ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam