Petits bandits de grands chemins

La police vient d’arrêter à Ouaguenoun un groupe de bandits qui avaient volé, quelques jours auparavant, un bus dans le village de Tarihant. La « brève » parue hier dans notre journal ne nous donne pas de précision sur les circonstance de ce vol un peu trop osé pour être ordinaire, mais j’ai cru comprendre en filigrane que la spécialité de ce groupe de malfrats, c’est plutôt les « faux barrages ».

Ils ne sont pas les premiers, ni les seuls à avoir investi dans le créneau. En pionniers, les terroristes ont ouvert la voie et depuis, leurs émules ont essaimé dans cette Kabylie décidément confirmée dans son rôle d’atelier à usiner ses propres malheurs.

Quand les islamistes avaient décidé leur guerre contre l’Algérie, on avait estimé, avec une incroyable légèreté, que cette région était imprenable du fait que le projet intégriste avait très peu de chance de susciter ici quelque sympathie et d’y trouver des complicités. Politiquement hermétique donc, la Kabylie devait quand même être investie. Pour son relief sécurisant, pour sa proximité de la capitale et pour le « symbole ». Il fallait juste un moyen de s’y installer et les terroristes n’ont pas mis beaucoup de temps à le trouver.

Ils avaient à portée de main une armée de bandits psychologiquement prêts à en découdre et surtout heureux de s’offrir une logistique plus performante pour faire fortune.

La jonction a été rapide et les premiers petits caids de village, connus pour de menus larcins ou des casses mémorables, vont tomber dans des accrochages avec les services de sécurité. Les citoyens découvriront, médusés, que beaucoup parmi les petits voyous qu’ils désignaient du doigt avec un zeste de bienveillance, avaient franchi le pas vers le pire. D’autres, qui n’ont pas été jusque-là parce que le risque leur paraissait plus grand, s’en sont juste inspirés. Des techniques , ils ont fait un mode opératoire, de la terreur un moyen infaillible.

C’est facile, peu risqué et ça rapporte toujours gros. Il n’y a pas plus simple qu’un tronc d’arbre dressé sur un chemin de village. Des armes vraies ou bricolées feront le reste sur de pauvres citoyens toujours heureux de s’en sortir à si bon compte, en vidant leurs poches.

Les bandits cagoulés prennent tout leur temps. Pour compenser par le nombre la minceur des portefeuilles et suggérer qu’ils sont en terrain conquis.

Lâches et vils, ils useront de la terreur inspirée par d’autres lâches pour s’emparer de la bourse des leurs. Longtemps, ils ont profité de l’embarras des hommes à suggérer leur vraie nature parce que cela peut dédouaner les terroristes de quelques crimes. Mais au fond, ce sont de vrais terroristes, eux aussi.

Quand on emprunte à un guerrier islamiste sa cagoule et ses méthodes, rien ne vous sépare plus de son projet. Surtout que de temps à autre vous allégez son bilan et relancez un « débat » censé être clos. Il reste l’autre débat, qui n’a jamais été ouvert. Celui de la sécurité en Kabylie, avec ses faux barrages et ses faux faux barrages.

Slimane Laouari

Du coq à l’âne :Un but refusé pour un hors jeu que le réalisateur n’a pas osé montrer en répétition, un joueur expulsé pour avoir été violemment agressé, un autre pour avoir demandé son remplacement pour blessure sérieuse sans que cela ne suscite le moindre commentaire, le service des sports de l’ENTV a encore fait des siennes. ça fait une belle jambe aux supporters de la JSK que l’arbitre se soit « excusé », mais c’est toujours ça. Les excuses de la télé, on peut toujours attendre, ce n’est pas dans les habitudes de la maison.

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