SOURIEZ, C’EST UN POISSON D’OCTOBRE !

Football. Après 13 longs mois de vacance à sa tête, l’équipe nationale a enfin…

…un entraîneur !

Jusque-là, je l’avoue, je n’y croyais pas vraiment. On peut aller jusqu’à dire que j’étais carrément sceptique. Voire totalement incrédule. J’étais même enclin à me payer la tronche des gens qui tentaient de me convaincre de la chose, considérant à la «lumière» de mon cartésianisme autoproclamé qu’il s’agissait là de doux dingues, de grands enfants attardés ou, plus directement, de fous furieux. Aujourd’hui, les choses ont changé, et je regarde de manière moins méprisante les personnes qui tentaient hier de me convaincre de l’existence des extraterrestres. Cette mutation ne s’est pas faite comme ça, d’un claquement de doigts. Un fait, un homme m’auront aidé à évoluer et à admettre enfin la présence parmi nous des ET. Cet homme, c’est Smaïl Mimoune. Il est ministre de la Pêche dans le gouvernement Belkhadem. Du moins, c’est ce que je pensais, c’est ce que je croyais qu’il était jusqu’à ce qu’il commette cette déclaration publique, donc devant des témoins, des terriens pour la plupart, déclaration que je vous restitue fidèlement : «Les Algériens consommeront plus de poisson en 2025.» Oups ! Une telle affirmation vous plonge l’arête en travers de la gorge. Mais, même avec une grosse arête dans le gosier, je n’en reste pas moins journaliste. Je veux chercher à comprendre comment l’ET Mimoune en est arrivé à se trahir aussi bêtement, à se dévoiler aussi naïvement devant les terriens que nous sommes, réduisant en miettes sa couverture de ministre. J’ai appelé les consœurs et confrères qui ont couvert la conférence de presse de l’«homme» afin de leur demander s’ils n’avaient pas remarqué la position de son petit doigt, si son auriculaire était tordu. N’ayant pas obtenu de réponse suffisamment claire, je suis allé sur Internet et j’ai découvert un phénomène encore plus étrange, encore plus surnaturel. Depuis l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, tous les ministres qui se sont succédé à la tête du portefeuille à écailles de la pêche ont fait exactement la même déclaration, affirmant pour les uns, certifiant pour les autres ou jurant pour certains d’entre eux que «les Algériens consommeront plus de poisson en 2025» ! Bonté divine ! Pour une découverte, c’est une découverte. La présence d’extraterrestres en Algérie ne serait donc pas récente et remonterait à 1962, au moins. Et depuis cette date, les ET présents sur notre sol choisissent invariablement cette couverture parfaite de ministre de la Pêche. Presque parfaite, puisqu’ils sont démasqués dès le moment où ils prononcent cette phrase fatidique «les Algériens mangeront plus de poisson en 2025». En théorie, je devrais être rassuré et heureux d’avoir aidé à découvrir un extraterrestre envahisseur. En fait, ma joie est gâchée par une sensation désagréable. Si tous ceux qui ont été ministres de la Pêche en Algérie donnent la même date, 2025, c’est forcément que cette date a une signification particulière. Comme un signal. Un peu à l’image des messages codés que la résistance française envoyait de Londres par TSF : «Le corbeau bat des ailes plus rapidement lorsqu’il survole une cheminée» ou encore «les vaches rentreront des pâturages lorsque les asticots s’en iront tout seuls s’accrocher aux hameçons des pêcheurs.» Ainsi, l’assemblage des mots «les Algériens mangeront plus de poisson en 2025» peut vouloir signifier une action importante, d’envergure. Comme un débarquement. Résultat des courses, aujourd’hui, en plus de croire en la présence des extraterrestres parmi nous, j’ai peur. Une peur bleue à chaque fois que je vois un calendrier. Tellement peur que je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.

Hakim Laâlam

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It