L’obstination perverse des néoconservateurs
Les signaux les plus contradictoires continuent de parvenir sur le Moyen-Orient. Douze généraux américains viennent de demander, dans un article publié dans la presse américaine, le retrait immédiat des troupes états-uniennes de l’Irak. Ils ne pouvaient ignorer, ni le général Sanchez d’ailleurs, que les néo-conservateurs visaient à installer le chaos dans ce pays de grande et très vieille civilisation. De ce point de vue, il faut le rappeler sans cesse, l’administration Bush et les néoconservateurs ont pleinement réussi.
Les scientifiques et techniciens irakiens ont massivement quitté le ays, deux millions d’Irakiens se sont réfugiés hors des frontières dont un million et demi en Syrie (vous imaginez, un million et demi en Syrie et les USA et la France l’accusent de déstabiliser la région), le nombre de morts a largement dépassé les 700 000 victimes. Ces généraux rappellent qu’il n’existe quasiment plus de services de base pour l’électricité, l’eau, la santé et l’éducation. L’Irak est retourné au Moyen-Age après avoir réussi à construire des infrastructures modernes, des systèmes de santé et d’éducation très performants même si personne parmi mes amis n’aime Saddam Hussein. Le problème est que les Américains n’ont pas privé Saddam Hussein de ces services mais leurs «amis» irakiens. Ce qui révèle, une fois de plus, le caractère criminel de leurs desseins. Il faut lire ou relire le livre de la journaliste italienne Sgréna pour en prendre une partie de la mesure. La tournée de Condoleezza Rice dans la région pour la réparation de la conférence internationale sur la Palestine fait craindre pourtant le pire. Chaque fois que les Américains ont fait «quelque chose» pour la Palestine, ils préparaient une invasion. C’est le cas pour Bush père avec la promesse d’un Etat palestinien pour 1999, c’était le cas en 2003 avec la même promesse pour 2005. Je pense que c’est le cas pour aujourd’hui. C’est infaillible : les signes positifs pour la Palestine signifient un mauvais coup pour un pays arabe ou musulman de la région. Que veulent dire les généraux américains qui ont signé cet appel ? Que cette stratégie du chaos a atteint ses limites, que l’effort de guerre n’est plus soutenable militairement, que les résultats risquent de s’inverser, qu’au lieu de maîtriser une région découpée en petits cantons il en perdent la maîtrise ? Je ne le sais pas. Je sais par contre que la réunion des pays riverains de la Caspienne représente un revers pour les angloaméricains et que la visite de Poutin en Iran signifie que le pacte de défense asiatique centré sur la Chine et la Russie et dont l’Iran est membre observateur commence à produire ses premiers effets. Mais de cela nous en parlerons plus tard.
MOHAMED BOUHAMIDI
