Bureau d’ordre

Même si ce n’est peut-être qu’une étincelle vouée elle aussi à faire long feu, le front de défense des droits sociaux et syndicaux, constitué cette semaine par douze syndicats autonomes représentatifs des branches de la fonction publique, a au moins le mérite d’exprimer publiquement et fortement l’anachronique caporalisation exercée par l’UGTA sur le monde du travail.

Dans cette dynamique les organisations ont convenu de la création d’une confédération, et tenté en vain d’être reçus par le Chef du Gouvernement. Avec - symptomatique des discours les plus fermés à même d’enflammer la pyromanie -, ce mot de fin non recevoir répercuté par un commis : « déposer la lettre au bureau d’ordre, à l’image de tous les Algériens. ».

Cette expression publique a baigné aussi, si on peut dire, dans une opacité qui indique bien notre espace public transformé en grotte : la majorité des journaux ont mis à la trappe l’événement ; la radio chaîne 3 lui a fait timide écho et l’ENTV gouvernementale l’a gratifié d’un black out total.

Seconde contre offensive à la fronde : comme dans les pires recettes des années staliniennes importées, l’UGTA de Sidi Saïd a fabriqué ipso facto un nouveau syndicat d’universitaires, à magique alchimie, « affilié à la centrale et autonome. » Là par contre la montée à la tribune publique de l’apparatchik est largement portée par l’audiovisuel gouvernemental et une nuée de colonnes de journaux. Avec cette croyance surannée elle aussi en la règle « Qui parle réduit l’autre au silence. »

Des colonnes de l’un de nos journaux relevons un papier portant photo à sourire oblique du « patron » (sic) de la centrale, exprimant avec le plus ferme aplomb « un mea culpa aux enseignants pour la distance qui a longtemps marqué les rapports entre l’UGTA et l’Université algérienne ».

Il est vrai que comme « clientèle » les ressources des universitaires ne pouvaient être intéressantes ni pour Sidi Saïd ni pour Khalifa Moumen, et donc pas pour Khalifa Bank. L’éthique, en responsabilité syndicale aussi, ne se marchande pas. Quelque soit la force des décibels des hauts parleurs à disposition l’adage universel fait force de loi : « On ne peut tromper tout le monde tout le temps ».

Belkacem Mostefaoui

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