Le grand écart

Le choix de Paris pour annoncer la reddition équivoque de Hassan Hattab avait probablement pour finalité de donner une large médiatisation à une nouvelle démonstration de la pertinence de la démarche de réconciliation nationale. Manière, peut-être, pour le pouvoir, de brouiller le message défavorable à la réconciliation du terrain.

Au moment où le terrorisme redoublait d’agressivité et renouvelait ses méthodes, et où cette reddition, dont la gestion et l’opportunité sont déjà sujettes à polémique, venait préconiser la vertu poursuite de la réconciliation “quoiqu’il en coûte”, ce sont les forces de sécurité qui, en remportant de remarquables succès contre les groupes islamistes, montrent qu’il n’y a pas d’autres voies que la lutte soutenue contre le terrorisme, si le pays veut retrouver sa sécurité.

Dans le discours officiel, les bonnes nouvelles du front n’ont pas la même place que les redditions qu’on va jusqu’à surestimer dans leurs nombres. Il est difficile de concevoir la virtualité d’un total de six mille capitulations, comme annoncé par le ministre de l’Intérieur, alors qu’à chaque déclaration officielle, l’effectif de terroristes en activité est évalué à quelques centaines.

En tout état de cause, il s’agirait d’élargis et non de repentis. L’Algérie aura passé huit ans de concorde civile et de réconciliation à libérer les terroristes arrêtés ! On ne peut tout de même pas dire que cela participe de la neutralisation du potentiel terroriste de l’islamisme.

Même de faire croire à une complémentarité entre la politique de l’impunité et la lutte armée est erroné. La réconciliation contreproductive handicape la nécessaire riposte sur le terrain. Et explique le grand écart du discours sécuritaire officiel.

Mustapha Hammouche

NB : Dans la chronique d’hier, nous avons fait une grande omission en écrivant que Dilem est le premier étranger à avoir décroché le prix de l’Humour Vache du Salon de Saint-Just-le-Martel. L’ami Slim a attiré notre attention sur le fait que Rachid Aït Kaci (Kaci de son nom de caricaturiste) a été quatrième dessinateur à le décrocher, en… 1990. Il avait obtenu d’autres décorations auparavant.

C’est l’occasion de rendre hommage à l’auteur de Tchipaze et Bas les voiles qui, en plus d’El Moudjahid et Algérie Actualité, a collaboré à de prestigieux titres, comme Sciences et Vie, le New York Times, le Courrier International, Play Boy…
Merci à l’artiste Slim.

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