Tiens madame, c’est cadeau !

Le géant mondial du pneu, le français Michelin, rapatrie les familles de ses cadres exerçant en Algérie.
Encore une fois, la France…

…se dégonfle !

Contrairement à ce que j’écrivais hier, la visite du ministre de l’Intérieur algérien à Paris n’est pas tout à fait inutile. Elle aura au moins servi à nous apprendre un truc intéressant : Hassan Hattab s’est rendu aux autorités le 22 septembre dernier. Et les mêmes autorités, par la voix du très autoritaire Zerhouni, n’ont révélé cette information que le 6 octobre… à partir de Paris !

Que je sache, du 22 septembre au 6 octobre, même avec un emploi du temps chargé, même avec les aléas et la fatigue du Ramadan, même avec l’important et stratégique chantier de la ligne bleue qui vient d’être lancé, Zerhouni ou quelqu’un d’autre parmi les responsables aurait pu informer les indigènes de l’information que nous sommes et dire aux Algériens que le mec qui les terrorisait aux portes d’Alger venait de se rendre.

Non ! L’annonce, le scoop aura été réservé à ces Français qu’il fallait impérativement rassurer. Alors, qu’est-ce qui fait qu’une information pareille, sur laquelle plusieurs grands journaux algériens se sont mis depuis des semaines, voire des mois, soit tue ici, en Algérie, et divulguée là-bas chez eux, en France ?

Plusieurs théories circulent à ce propos. Il y a ceux qui affirment que c’est l’air parisien qui favorise les confidences. Un air particulier, léger, frais en cette saison, vivifiant et propice aux épanchements. D’autres croient savoir que c’est l’effet «voyage en avion».

Deux heures dans une carlingue suscitent une réaction similaire à un passage dans un caisson hyperbarre et déclenchent chez le sujet, à l’atterrissage, à la sortie donc du «caisson », un état maximum d’euphorie que tous les plongeurs connaissent sous l’appellation d’ivresse des profondeurs.

Dans le cas de notre ministre de l’Intérieur, il aurait, à l’inverse des hommes grenouilles, vécu une ivresse des hauteurs, en plein mois de Ramadan. Il faut d’ailleurs que je demande à l’imam de ma mosquée si ce type d’ivresse est licite, autorisé par la religion durant le mois sacré. Quoi qu’il en soit, le ministre algérien, euphorique comme une abeille dans un champ en pleine pollinisation, aurait été cueilli à froid par les journalistes français qui auraient ainsi profité de son état pour lui soutirer cette information sensible.

D’autres théoriciens de la confidence avancent une autre explication. L’Algérien est fondamentalement quelqu’un de galant, de prévenant avec une femme, quoi qu’on puisse en dire. Et Si Yazid, en bon Algérien éduqué et civilisé, ne pouvait rien refuser à Dame Michèle. Il lui aura donc fait ce présent inestimable.

Une théorie à laquelle je ne crois pas trop, car le ministre aurait pu organiser ici, à Alger, une conférence de presse exclusivement réservée aux journalistes algériennes spécialisées dans les questions de terrorisme – j’en connais, lui aussi – et leur faire une déclaration en bonne et due forme. Il ne l’a pas fait ! Pourquoi ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

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