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Évidemment, la lutte contre le terrorisme devrait constituer l’essentiel de ce déplacement de Zerhouni en France. Particulièrement quand on sait que les autorités françaises avaient pris avec tout le sérieux qui se doit, les récentes menaces de al-Qaïda contre leurs intérêts au Maghreb.
L’attentat kamikaze contre un convoi du groupe Razel à Lakhdaria n’a finalement pas eu l’effet escompté par ses commanditaires. En s’attaquant à des intérêts étrangers, et particulièrement français en Algérie, manifestement, les terroristes voulaient recréer l’atmosphère des débuts des années 90 où notre pays glissait irrésistiblement vers l’isolement sur la scène internationale.
Aujourd’hui, le signal de la France de Sarkozy est fort, particulièrement à travers l’invitation de notre ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, aujourd’hui à Paris par son homologue Michèle Alliot- Marie. Évidemment, la lutte contre le terrorisme devrait constituer l’essentiel de ce déplacement de Zerhouni en France. Particulièrement quand on sait que les autorités françaises avaient pris avec tout le sérieux qui se doit, les récentes menaces de al-Qaïda contre leurs intérêts au Maghreb.
Ne dit-on pas qu’à quelque chose malheur est bon. L’attentat de Lakhdaria aura peut-être servi à montrer que la France a besoin de l’expérience du terrain des Algériens dans la lutte contre le terrorisme, et que l’Algérie pour venir à bout des irréductibles de l’ex-GSPC a besoin d’une assistance technique française pointue. La meilleure preuve a été d’ailleurs donnée quand les services secrets algériens avaient déjoué une tentative d’enlèvement visant deux employés français de la société Aéroports de Paris (ADP).
Mais au-delà de la nécessité d’une coopération sécuritaire franco-algérienne contre la menace terroriste, n’y a-t-il pas lieu de voir à travers cette visite du ministre algérien de l’Intérieur en France, une réelle volonté de repenser les relations entre les deux pays.
Tout porte à croire que le pragmatisme dont s’est prévalu Nicolas Sarkozy, lors de sa visite à Alger, est largement partagé par le président de la République algérienne.
D’autant mieux qu’aujourd’hui plus qu’hier, dans un souci commun de tirer partie de la proximité, pour booster les relations économiques et énergétiques entre les deux pays, la France et l’Algérie ont intérêt toutes les deux à mettre au placard les sujets qui fâchent.
Zahir Benmostepha