LE REGIME SURVEILLE SA LIGNE !

«Benbouzid contre la séparation des sexes.»

Boubekeur, je te soutiens !

Je voudrais dire toute mon admiration pour le pouvoir. Il n’y a pas d’autre terme face à un régime qui a cette chance inouïe, dans le contexte actuel, et même dans les contextes précédents, de pouvoir se préoccuper de la couleur des lignes tracées sur les autoroutes. Attention ! Ce n’est pas une mince affaire que de superviser le choix des teintes avec lesquelles on badigeonne ses routes. Chiche ! Allez trouver, vous, le temps de réfléchir à ça, et de passer votre pinceau sur le bitume !

Je vous défie de vous dégoter un moment dans votre journée pour cette tâche en apparence anodine, mais qui, dans les faits, «prend tellement la main». Eh ben, nos dirigeants, eux, arrivent à dénicher ce temps précieux et rare dans leur programme chargé. C’est là où réside tout leur génie. Les routes défoncées peuvent attendre. Les nids-de-poule peuvent se creuser et leur circonférence s’élargir. Les pistes peuvent mourir d’ennui à force d’attendre un hypothétique revêtement.

Les gros dossiers économiques peuvent croupir dans les tiroirs. Les entreprises en voie de liquidation peuvent agoniser lentement, très lentement. Les travailleurs peuvent se pendre aux arbres pour en finir une fois pour toutes. Des mères et des pères de famille peuvent mendier, exhibant sous le nez des passants des listes de médicaments et des listes de fournitures scolaires qu’ils n’arrivent plus à acheter. Des «élèves brillants» peuvent faire péter un camion et eux dedans en plein cœur d’une caserne.

Des milliers de gosses et de moins gosses, des chômeurs et des fonctionnaires peuvent s’enfuir du pays sur des embarcations de fortune et servir la plupart du temps de casse-dalle aux poissons. Des téméraires peuvent très bien se voir convoquer devant la justice par des forces supérieures, se faire interroger, se voir libérer sans aucune explication.

Des millions de familles peuvent bouffer de la pomme de terre à cochons. Les mêmes millions de familles peuvent encaisser durement une «augmentation» de salaire bidouillée, truandée et traficotée avec des bouts de ficelle, un zeste d’IRG trituré et des tonnes de mauvaise foi partagée entre partenaires au dialogue de sourds.

Tout cela peut se passer en ce moment, en Algérie, et se passe effectivement, et que fait notre génialissime régime ? Il change la couleur de ses lignes de signalisation routière, passant du blanc au jaune, du jaune au vert et du vert au bleu. Quand je vous disais au tout début de cette chronique que nous avions affaire à des artistes ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

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