DIEU MERCI, CE N’EST PAS LE MÊME PAIN !
Consolons-nous ! Derrière le ton insultant facile de Barkat : «Votre lait et votre pain n’augmenteront pas !» il n’y a pas que l’aveu. Notre pain et notre lait ne sont pas les siens, Dieu merci ! Merci mille fois. de nous conserver notre pain et notre lait propres, gagnés à la sueur de notre front et par un travail honnête. Dieu merci ! Il n’y a pas que l’aveu que nous ne mangeons pas le même pain – en tout cas, nous ne mangerons jamais de leur pain. Il y a aussi de l’irritation, de la haine et de la peur, la génitrice des deux premiers sentiments.
Nous l’avons suffisamment dérangé pour le sortir de ses bureaux et l’obliger à faire semblant de faire une tournée pour se disculper de la hausse des prix et pointer le doigt du cafardeur sur le ministre du Commerce. Ils ont le sens de l’honneur et de la solidarité dans ce gouvernement ! Chacun pour soi et Bouteflika pour tous ! Pourvu qu’aucun problème, qu’aucun accroc ne vienne remettre en cause notre poste ministériel.
Et maintenant que le président a ouvert les vannes vers l’étranger en déclarant ne pas faire confiance aux compétences nationales, ça va y aller. Je vous parie qu’on commandera une étude à un célèbre bureau pour étudier la meilleure manière de déshabiller une pomme de terre et que pour ne pas écouter un seul son de cloche, et en attendant qu’on fasse entendre le nôtre, d’autres bureaux seront invités à la contre-expertise.
Bref, je vous disais que dans son insulte il y avait aussi de la haine. Bon Dieu, si ce peuple pouvait disparaître et les laisser seuls avec les devises du pétrole ; quel pied ! Ils pourraient enfin se servir tranquilles, pas de grèves, pas d’émeutes, pas de risques d’explosion sociale pour cause de faim.
Les terroristes ne les dérangent pas trop, ils sont loin du Club-des-Pins et il suffit de ne pas envoyer de fleurs aux policiers blessés. Moi, je suis content que l’alarme à la crise sociale les ait dérangés et obligés à se tirer entre eux. Pour le reste, vous savez tout. Insatiables, ils prendront de l’argent autant qu’ils pourront et tant qu’ils sont protégés par le pouvoir, cela peut changer, n’est-ce pas, alors ils font vite….
MOHAMED BOUHAMIDI