SENSIBLE AUX COURANTS D’AIR !
Soigné à l’hôpital Aïn Naâdja, l’imam Al Qaradaoui a déclaré en quittant notre pays : «Je pars, car je suis guéri et je me sens beaucoup mieux !»
Moi aussi, je me sens beaucoup mieux !
Si ça continue comme ça, on va finir par attraper un vilain rhume ou pire une méchante grippe ou pire encore, une angine carabinée. M’enfin ! Arrêtez de fermer et d’ouvrir cette porte sans arrêt ! Vous fermez la porte aux nez poilus des islamistes, écartant toute possibilité pour eux de recréer un FIS bis. Nous, grands enfants naïfs, nous pensons sincèrement que cette fois-ci, ça sera la bonne et que la porte est bel et bien fermée. Jusqu’au jour où nous parvient le sinistre grincement de cette satanée porte. Sans prévenir, vous l’entrouvrez, vous l’entrebâillez, juste de quoi permettre aux anciens du FIS d’introduire le bout de la sandale et le bout d’un orteil enduit de henné. Bien évidemment, n’étant pas du tout préparés à cette réouverture intempestive de la porte, nous nous mettons à tousser et à crachoter. Tellement fort que tout aussi précipitamment que vous l’avez entrebâillée, vous refermez violemment la porte. Certaines fois, vous poussez même l’outrecuidance jusqu’à nous jurer que la porte fermée n’a jamais été entrouverte, que nous nous sommes imaginé qu’elle avait été ouverte, que c’est juste une mauvaise interprétation d’un geste et d’une parole qui nous a fait croire que vous l’aviez ouverte. Et cette p… d’histoire de porte fermée, ouverte, entrouverte, entrebâillée ou définitivement close dure depuis des lustres, depuis la dissolution du FIS. Hier matin encore, en achetant mon journal dans mon petit village, j’ai lu que le ministre en charge des clés de la fameuse porte avait nié catégoriquement l’avoir entrebâillée ces derniers jours. Il nous a une nouvelle fois assuré que lui vivant, la porte ne serait jamais ouverte. Il nous a même demandé de dormir tranquilles, sur nos deux oreilles. Moi, je vous avoue que je ne dors que d’un seul œil et d’une oreille et demie. Et je garde surtout un paquet de mouchoirs en papier à portée de main. Je suis très sensible aux courants d’air ! C’est d’ailleurs pour ça que je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
Hakim Laâlam