DÉTRESSE SUR LES MONTS DE BLIDA

Entendu sur les ondes de radio Mitidja un bon reportage, un bon travail des journalistes de cette chaîne. Ils ont enquêté auprès des paysans qui ont tout perdu lors des incendies qui ont ravagé les monts de Blida. Naïf que j’étais ! Je croyais que l’état de catastrophe naturelle avait été décrété pour venir en aide à ces montagnards restés ou revenus dans des zones aussi dangereuses que le pouvoir veut repeupler pour alléger la pression des bidonvilles sur les centres urbains.
Ils ont tout perdu ces montagnards : bétail et cultures. Ils ont parlé à la raison et à l’intelligence des responsables : si vous ne débloquez pas d’aide, la montagne va se dépeupler. Des familles ont déjà renoncé à leurs lopins, à leur vie sous les crêtes. Il faut savoir qu’ils ont planté des oliviers, des pruniers, des figuiers, des citronniers et tant de légumes sous les arbres dans des lopins grands comme des mouchoirs de poche ; qu’ils perpétuent le savoir-faire inestimable et ancestral de la taille, de la greffe, de la semence. Ils ont, de 1954 à 1962, couvé les combattants de la guerre de Libération. Leur situation est certainement celle de beaucoup de paysans à travers le pays. Que répondent les responsables aux journalistes qui transmettent les interrogations des paysans. Que ces derniers ne sont pas assurés malgré l’ouverture d’un salon sur les assurances agricoles ! Pas mal, pas mal ! Ils allaient descendre de la montagne, à dos d’âne pour venir dans un salon dont aucune affiche n’a été placardée dans leurs douars pour les informer de sa tenue, un vrai don de la divination ! Pour le responsable de l’UNPA, il faudrait tenir des réunions, estimer les dégâts puis entreprendre des démarches. Réponse du premier échelon de la bureaucratie, de l’administration ou du pouvoir. En attendant, les enfants vont manger de la cendre, aller pieds nus à l’école, dormir sans couvertures. Naïf que je suis, je croyais que l’UNPA était un syndicat des paysans pas le premier échelon de la bureaucratie. Pour les bureaucrates purs et durs, il faut quand même étudier les choses au cas par cas, respecter la réglementation, vérifier sur le terrain. Oui, d’accord, merci pour le souci des deniers publics mais l’incendie a bien ravagé toute la région quatre jours durant. N’importe quelle brigade de gendarmerie peut constater que les gens n’ont plus rien, il existe bien des fonds agricoles où puisent sans vergogne les copains et les coquins, les aides d’urgence pour faire passer le Ramadan et l’hiver à ces familles sont légales et possibles même en piquant les sous de Ould Abbès. Mais ces bureaucrates font bien de nous rappeler que les réglementations qu’ils écrivent eux-mêmes doivent être une jungle pour les pauvres et des portes toujours ouvertes pour les puissants. Étouffer la démocratie, cela sert à cela : étouffer la voix des pauvres.

MOHAMED BOUHAMIDI

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