Défaillance

L’Algérie est-elle alors condamnée à subir des crises cycliques de communication à chaque absence du président ?

Le président Bouteflika est réapparu, hier, en faisant sa rentrée qu’il a dû certainement avancer ou précipiter en raison de la conjoncture alors que, généralement, selon les us et coutumes, cette étape intervient durant la première semaine de septembre avec son rituel conseil des ministres au cours duquel des décisions sont annoncées pour la rentrée politique, économique et sociale. Cette année, l’agenda a semble-t-il été bouleversé par une “campagne” sur son état de santé qui a accentué le malaise sur son exercice du pouvoir, mais aussi par le tragique événement de la disparition du général-major Smaïn Lamari, chez qui d’ailleurs le Président a tenu à se déplacer pour présenter ses condoléances. Bouteflika n’est pas dans un état grave comme l’a dit la rumeur. Il n’est pas dans un état comateux, comme l’ont aussi porté les vents de la rumeur à travers le pays au point où l’intox a sérieusement porté un coup dur au sein de l’opinion publique.
Bouteflika aura ainsi mis fin aux rumeurs en reprenant ses activités. Mais la question qui reste posée est celle de savoir à quand la prochaine crise. L’Algérie est-elle alors condamnée à subir des crises cycliques de communication à chaque absence du président ?
Bouteflika se fait-il un malin plaisir de leurrer ses adversaires en ajoutant au désarroi par le fait que la rumeur porte un coup dur à l’opinion publique ?
Si les adversaires de Bouteflika jouaient aux pyromanes, il faut aussi s’interroger si la présidence de la république en tant qu’institution ne prête pas le flanc à ces campagnes par une absence flagrante de communication, même si l’agenda du premier magistrat du pays ne peut être dicté par les spéculations ou autres intox.
Alors, il faut bien l’admettre : le seuil de l’intolérable a été atteint cette fois-ci. La communication a une fois de plus failli. En maintenant le black-out sur le calendrier du président prévu pour la rentrée sociale et en ignorant les effets catastrophiques produits par l’intox dans la société, le gouvernement a tout simplement donné indirectement du crédit aux spéculations sur l’état de santé du président de la république.
Ainsi, une fois de plus, les institutions de la république chargées de communiquer brillent par leur silence assourdissant.

Salim Tamani

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