Une double dépendance

La hausse des prix de certains produits de base pour l’alimentation dont les causes restent aussi bien internes qu’externes vient rappeler que notre pays n’est pas uniquement dépendant des recettes des hydrocarbures pour les devises. La dépendance est encore plus large pour l’alimentation, malgré les efforts entrepris ces dernières années. Le lait et la pomme de terre ont fait parler d’eux ces dernières semaines. Dans quelque temps, il sera encore question d’un autre produit vu les prix atteints pas le blé au niveau international. Avec son nouveau record, le blé a déjà connu une augmentation de plus de 40% sur le marché international depuis le début de l’année. Des causes climatiques seraient à l’origine de l’anticipation d’une baisse de l’offre couplée à une augmentation de la demande. La facture des importations de blé devrait atteindre le milliard de dollars cette année selon certaines prévisions. La relation entre les deux situations de dépendance est que l’argent des hydrocarbures est sollicité régulièrement pour supporter les fluctuations et éviter que le pouvoir d’achat des citoyens ne soit davantage réduit. Si pour le lait et le blé, le problème est un peu complexe, bien qu’il y ait des possibilités de définir une politique de moyen terme à même d’amoindrir la dépendance, le cas de la pomme de terre soulève les questions d’absence totale de régulation de la filière. En effet, comment expliquer que les prix ont été multipliés par dix en l’espace de deux ans alors que les capacités de production ont atteint le double des besoins du pays. Le problème de la régulation dans le secteur de l’agriculture reste stratégique. Si des efforts certains ont été faits ces dernières années, il reste néanmoins que l’exemple de la pomme de terre a montré que les problèmes de fond restent posés. Des efforts financiers certes ont été faits, mais le management fait encore défaut, et c’est ce qui laisse beaucoup de place au trafic en tous genres. Absence de marchés de gros modernes qui faciliteraient la protection des consommateurs, manque de contrôle dans l’importation des semences qui mettent en danger les récoltes… Même le problème du lait peut trouver une solution si sa production est encouragée et soutenue financièrement. La production à l’origine, pas celle qui consiste à mélanger de la poudre importée avec de l’eau. Cette situation est surtout liée à la disponibilité de la rente qui fait que dans la mesure où les caisses de l’Etat sont pleines, on fait plus appel à l’injection d’argent pour colmater les brèches au lieu de prendre en charge les problèmes de fond de la régulation. La situation financière actuelle du pays lui offre une chance historique pour créer les conditions nécessaires à une dépendance moins importante à condition d’enlever de l’esprit des responsables que l’argent disponible peut régler tous les problèmes. Sinon cet argent des hydrocarbures continuera à financer les exportations des autres.

Liès Sahar

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