Du panier et de la ménagère

Notre niveau de vie s’est-il amélioré ? Oui, selon Tayeb Louh, un ministre de la république ! Non, selon le Cnes, une institution de la république. Pas du tout, selon monsieur Tout-le-monde. Pour le Cnes, le niveau de vie baisse de 1,7% depuis 2001. La patate est à 30 DA, selon un autre ministre de la république.

A 70 DA, selon vos voisines. A beaucoup, beaucoup plus, selon un expert, coupeur de cheveux en quatre. Il vous l’explique, crayon en main. Comptabilisez les milliers de milliards dépensés par les fonds agricoles. Otez la majeure partie qui est pillée par les copains et les coquins.

Retenez ce qui reste et divisez-le par le nombre de tonnes de la production agricole et vous saurez quel est l’argent gratuit qui ne se retrouve pas dans les prix du marché de gros ou de détail mais que nous avons quand même payé malgré nous et par la volonté de l’Etat et qu’on pouvait mettre dans les écoles, la paye des enseignants, la propreté de nos villes, etc.

Mais alors comment détourner l’argent au profit des pontes du pouvoir et de leurs amis ? Je vous disais bien que cet expert coupe les cheveux en quatre. Plus riches ou moins riches ? L’autre coupeur de cheveux en quatre, votre voisin, est catégorique : ils sont mille fois plus riches.

Tellement plus riches que les statistiques ne nous livrent pas leur nombre ni le montant de leurs fortunes. Votre voisin est agaçant ! Voilà maintenant qu’il veut nous expliquer que des Algériens sont devenus plus riches et que d’autres sont plus pauvres. Comme quoi le PIB ne se partage pas équitablement entre nous.

Justement, ma voisine est d’accord avec votre voisin : mais on n’y arrive plus, tout est plu cher, tout flambe ; comment font les gens pour vivre ? Moi, je ne le sais pas. Je vois des voitures partout, les yaourts qui se vendent comme des petits-pains, des portables hors de prix entre les mains des gamins.

Vraiment, je ne sais pas. Normal, m’explique un ami : je vois ce qui se passe dans ma classe sociale, dans mon milieu. Je n’habite pas le bon quartier pour voir la gêne sociale, la pauvreté ou la misère. Allons, bon ! Voilà qu’on va parler de classes sociales, de luttes sociales, de syndicats, cela mène trop loin de parler du panier de la ménagère !

MOHAMED BOUHAMIDI

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