LES PARIAS SONT DE RETOUR !
Après l’annonce par Zerhouni d’un très net durcissement des lois algériennes sur les déplacements des étrangers, vive inquiétude chez …
…Belkhadem !
Qu’est-ce que j’apprends ? Que des patriotes épaulent l’ANP dans la traque aux tangos à Yakouren ? Mékommençassefé ? Nous parlons bien des patriotes, n’est-ce pas ? Ce corps dont il fallait absolument se débarrasser, il y a quelques mois encore. Ces Algériens dont on avait honte. Ces hommes et ces femmes qu’il fallait à tout prix effacer des tablettes. Ces sections entières qu’il fallait impérativement démantibuler, dissoudre dans la nature. Ces enfants de nos villes et villages que le régime de bananes qui nous gouverne avait commencé à désarmer et à renvoyer dans leurs foyers, avec tous les risques de représailles que cela représentait pour eux. Ces torchons salis que l’on a voulu jeter parce qu’ayant servi et devenus aujourd’hui encombrants dans le cadre de la « Moussalaha » et du pardon. Ces sacrifiés des années rouges pour reprendre l’expression de mon amie Leïla Aslaoui. Ces destins qui se sont individuellement oubliés au profit du combat pour la survie et la dignité. Ces familles que l’on a réduit à la misère lorsque la paix a été décrétée à partir d’un bureau climatisé d’ El Mouradia et que des « lumières » ont planifié la mort lente de tout ce qui représentait la résistance face aux terroristes, tout ce qui pouvait indisposer les barbus fraîchement réhabilités. Ces civils qui ont repris le chemin des maquis pour que nous puissions, nous, dans notre confort poursuivre la scolarité de nos enfants, continuer à faire nos courses dans des marchés sans exploser et saluer un drapeau vert et blanc frappé d’un croissant et d’une étoile rouges, et non pas le chiffon totalement vert ou totalement noir de l’intégrisme. C’est donc ces anciens parias à qui l’on vient de faire appel aujourd’hui ? C’est donc à ces pestiférés que l’on ne daignait même plus payer que l’on a demandé de rempiler à Yakouren ? Dieu que l’Algérien est versatile ! Surtout lorsqu’il a le feu au derche ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam
