Du vent en chtetha

Chaque année, le problème se pose juste après manger. Pour 2008, après de savants calculs, la zakat el fitr vient d’être fixée à 80 DA par le miséricordieux ministère des Affaires religieuses, soit ce que le riche doit donner au pauvre pour qu’il le soit moins. 80 DA, soit le prix d’un frite-omelette-mayonnaise ou de deux tours de manège au parc zoologique de Ben Aknoun.

C’est dire que le monde musulman est bloqué sur des valeurs n’ayant plus cours, surgelé au VIIe siècle et refusant de télécharger les mises à jour ou de flasher son démo. Ne serait-il pas plus intelligent d’indexer la zakat sur le coût de la vie ou du baril de pétrole, de l’indice du Dow Jones ou de celui du Square Port Saïd ?

Non, puisque les exégètes considèrent encore comme hérétique tout écartement de la lettre et de la virgule, voyant dans les concepts « moderne » et « civilisé » des figures cryptées du diable. Le drame est que les religieux ont un poids de plus en plus grand dans les sociétés musulmanes et n’ont aucune prise sur les réalités socioéconomiques, peut-être parce que la majorité d’entre eux est payée par leurs Etats comme des fonctionnaires utiles.

Juste chargés d’émettre des fetwas pour gérer la société, à l’image des ces deux dernières, version fax, qui autorisent le mariage pour les fillettes mineures et condamnent comme « anti-islamique » le feuilleton turc Noor. Il n’y a pas grand-chose à faire. A part compter.

Pour ce Ramadhan, plus d’un million de demi de couffins ont été distribués aux nécessiteux, à près de 2000 DA chacun. Un prix raisonnable que devrait prendre en compte ceux qui ont la charge d’encadrer le bien et de disserter sur le mal.

Dernière question sur laquelle n’a pas encore délibéré la centrale de la morale collective : si on donne une pièce de 100 DA à un pauvre pour la zakat, est-il obligé de rendre 20 DA en monnaie ?

Chawki Amari

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