Ouyahia donne le ton

En annonçant l’imminence de la révision de la Constitution et la mobilisation de sa formation politique en faveur de la candidature de Bouteflika pour un troisième mandat, Ouyahia donne le ton et la mesure d’une précampagne qui ne manquera pas de booster la scène politique et de la sortir de sa léthargie.
Ouyahia s’est voulu catégorique et tranchant face à la presse : «La révision de la Constitution aura lieu, c’est une évidence. Ce ne sera pas en mars 2009, elle est proche, proche.

Si nous sommes pratiquement à la fin de septembre, c’est qu’il y a une hypothèse qui s’éloigne et une autre qui se renforce.» «Il y a des gens qui ont créé une kermesse et ont dit que la révision [de la Constitution] n’aura pas lieu et que le Président ne se représentera pas.» «Il y a deux ans et demi, je disais que le débat sur la révision constitutionnelle était surréaliste» car prématuré, mais maintenant, «le moment est venu».

Quant a la position des partis de l’Alliance présidentielle, Ouyahia a estimé qu’«on ne peut pas être membre d’une alliance durant cinq ans puis changer de cap» et qu’«il viendra un moment où nous coordonnerons nos positions» au sein de l’Alliance qui devrait tenir son sommet en octobre prochain. Manifestement, ces affirmations d’Ouyahia vont précipiter les choses et impulser une dynamique tant au sein des partis de l’Alliance qu’au sein de l’opposition. Pour l’heure, seul Moussa Touati du FNA a annoncé son intention de se porter candidat à la présidentielle de 2009.

La scène nationale étant dominée depuis 2004 par les préoccupations économiques et sociales et par la mise en œuvre du programme présidentiel qui a connu des correctifs à la lumière, d’une part, de l’expérience sur le terrain et, d’autre part, de la situation mondiale qui connaît des fluctuations graves dues à un ordre économique ultralibéral et déséquilibré d’où les crises financières à répétition, l’instabilité du prix du pétrole et le yoyo des grandes places boursières dominées par les spéculations.

C’est ainsi que Bouteflika, lors de l’audition du ministre des Finances, a donné des instructions à travers des grandes lignes dont la teneur n’a pas échappé aux observateurs qui y voient un projet de programme pour les cinq ans à venir.

Les déclarations d’Ouyahia confortent la perspective d’un troisième mandat dont les formes légales seront définies par les dispositions de la nouvelle Constitution que la majorité présidentielle réclame depuis plus de deux ans et que Bouteflika en personne n’a pas écartée depuis son retour aux affaires publiques. Il ne reste donc que l’échéance à arrêter et la manière.

Vraisemblablement, le Président ne tardera pas à convoquer le Parlement pour s’y atteler. Si Ouyahia a suggéré que la révision de la Constitution pourrait se faire uniquement via le Parlement, Bouteflika a toujours tenu à avoir le soutien populaire à travers un référendum.

Abdelkrim Ghezali

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