Jusqu’à quand ?

Ce genre d’actions est certes indispensable et la solidarité nationale demeure une valeur éthique et patriotique qu’il convient d’entretenir. Pour autant, cela ne saurait suffire à éradiquer la misère et à garantir aux Algériens une vie digne et décente.

Si la pauvreté est une réalité tangible dans notre pays, et s’il est aisé d’en identifier les causes, il demeure difficile d’en apprécier l’étendue. Les chiffres du ministère du Travail ou ceux de la Solidarité nationale n’en rendent pas compte de manière sincère et exhaustive en raison de cette volonté tenace, au demeurant bien établie, de minimiser le mal.

Ceux de l’Office national des statistiques sont, certes, un peu plus parlants, mais ils pèchent par l’inexactitude due aux carences techniques et opérationnelles de cet organisme et à l’insuffisance des informations et des données dont il dispose.

Mais a-t-on vraiment besoin des tableaux, des courbes et des graphiques officiels pour jauger la misère de nos concitoyens ? En ce mois de Ramadhan, comme chaque année à la même période, il est donné à tout un chacun de voir ces longues chaînes où, à l’heure de la rupture du jeûne, se mêlent des hommes, des femmes et des enfants.

Tous unis dans un même destin, celui de figurer parmi les laissés-pour-compte d’une gouvernance pour le moins imprévoyante. Tous mus par un espoir, unique et immédiat, celui de trouver une place dans un de ces restos dits de la rahma, ces “restos du cœur” bien de chez nous.

Se posent alors des questions : pourquoi l’État reste-t-il aussi passif face à une pauvreté
qui progresse à vue d’œil ? Pourquoi le gouvernement ne trouve-t-il rien d’autre à initier que cette “BA ramadhanesque” ou encore cette autre, également annuelle, qui a pour nom “prime de scolarité” ? Et, surtout, jusqu’à quand se suffira-t-il de ces mesures miséricordieuses ?

Ce genre d’actions est certes indispensable et la solidarité nationale demeure une valeur éthique et patriotique qu’il convient d’entretenir. Pour autant, cela ne saurait suffire à éradiquer la misère et à garantir aux Algériens une vie digne et décente. Cela passe par la construction d’une économie créatrice de richesses, pourvoyeuse d’emplois durables et correctement rémunérés. Un tel challenge serait-il au-dessus des capacités de nos gouvernants ?

Saïd Chekri

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