Le chemin des classes

Huit millions d’élèves, tous âges confondus, prennent le chemin des écoles, des collèges et des lycées. C’est une population scolaire dont les effectifs sont si considérables qu’ils imposent un accompagnement humain et matériel à leur mesure. Le système éducatif algérien, engagé dans un processus de réformes, doit, pour être pertinent, intégrer l’ensemble des paramètres qui feront émerger un enseignement de qualité.

La question peut alors se poser de savoir si l’optimisme des responsables du secteur est justifié dans tous les cas de figure. Avec des classes bondées et un déficit assez sensible en bâtiments scolaires, il est manifeste que la rentrée d’aujourd’hui ne pourra pas faire l’impasse sur un problème devenu récurrent.

Même le plan B, mis en œuvre par le ministère de l’Education est voué à utiliser les espaces disponibles dans un esprit de transition. C’est-à-dire que les classes seront ouvertes sans tenir compte de l’achèvement des travaux dans un souci évident de privilégier la disponibilité des places pédagogiques au risque de devoir se passer d’un pavillon administratif.

Tous les établissements scolaires ne relèvent certes pas de cette clause d’urgence, mais il est parfaitement clair qu’il s’agit là de la pierre d’angle du système éducatif qui doit absorber un volume aussi important d’élèves. Dans de telles conditions de surnombre, la pression pèse aussi sur le corps enseignant. C’est en cela que l’esprit de la réforme du système éducatif réside assez largement dans la mise en adéquation entre le cadre bâti et l’encadrement pédagogique.

Un enseignant ne réalise pas les mêmes performances, selon qu’il exerce dans une classe surchargée ou modulée selon la possibilité de répartir les effectifs d’élèves. C’est une problématique dont l’année scolaire qui s’ouvre aujourd’hui ne pourra pas faire l’économie et sur laquelle il faudra longuement réfléchir pour éviter que le système éducatif algérien vive à l’étroit au sens propre comme au figuré.

C’est une réflexion d’autant plus utile à conduire qu’elle engage l’avenir des élèves autant que celui de leurs enseignants. Ceux-ci ont également besoin de se mettre à niveau, de parfaire leur formation et il leur fallait des plages horaires pour cela. L’une des nouveautés de cette rentrée consiste justement à faire du jeudi une journée de repos, ce qui est une bonne mesure pour les pofesseurs, les élèves et les parents.

Cela veut dire que c’est le temps de travail autant que les programmes scolaires qui sont aménagés. Et c’est ce qui exprime le mieux l’esprit de réformes dont il est objectif d’attendre les plus grandes avancées possibles.

Même si l’on sait que les changements ne se font pas sur un coup de baguette magique dans une sphère qui fut longuement dominée par un certain nombre de pesanteurs idéologiques qui avaient conduit à une école algérienne « sinistrée ». C’est donc une entreprise colossale que celle de la réhabiliter.

Amine Lotfi

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