Approche projective

Tout en réfutant l’idée de fonds souverains pour notre pays, en tout cas dans la phase actuelle, lui préférant en alternative la mobilisation de l’épargne pour le plan quinquennal à venir, Bouteflika a, lors de l’audition du ministre des finances, encore une fois insisté sur la priorité à accorder au développement, donc à l’investissement. C’est vers cette direction que doivent à ses yeux être orientés tous les potentiels financiers et matériels du pays, ainsi que toutes les énergies intellectuelles et compétences à rentabiliser dans cette voie.

Devant le grand argentier du pays, le chef de l’Etat est revenu sur des directives et orientations formulées lors du dernier Conseil des ministres, notamment sur l’encouragement et le soutien à accorder à la nouvelle institution de planification, axant son argumentaire sur la nécessité d’une vision projective, sur des bases scientifique, qui permette aux décideurs de ne plus naviguer à vue, mais avec des références précises sur «nos déficits» et apporter les correctifs nécessaires en cours de route.

Le Président a mis l’accent sur la priorité à accorder par les banques à l’investissement productif, et non pas au volet spéculatif, ce qui revient à miser sur la création des richesses, non sur la seule dynamique commerciale, notamment les opérations d’importation ainsi que les crédits à la consommation qui sont la tendance actuelle.

Le Président a rassuré les banques extérieures en engageant le respect de tous leurs droits, pourvu qu’elles le jouent, celui de ne pas confiner leur rôle hors des activités productives. En somme, le président de la république, en relevant notamment certains retards dans la réalisation d’une partie des projets, projette déjà l’Algérie sur la mise en route du prochain quinquennat, s’étalant de 2009 à 2014, et lui dresse les balises de rationalisation, de rentabilité et d’efficience économiques.

Il reviendra sur l’investissement productif et l’encouragement à lui apporter, en constatant certainement que des fortunes colossales se constituent et se consolident, sans aucune «contrepartie» sur le développement local, ni sur la création d’emploi. On voit dès maintenant les contours du prochain plan, non pas sur le volet physique, mais dans son esprit, dont les contours sont tracés par la lutte contre le gaspillage de l’argent public, la maîtrise des dépenses ainsi que la mise à l’écart de tout projet qui ne soit au préalable présenté après une étude rigoureuse excluant tout retard, donc toute réévaluation, forcement très coûteuse.

Sur la base des leçons tirées de l’expérience récente, s’esquisse et se défriche le proche avenir du pays, sur le registre quinquennal. La vision projective n’est apparemment pas du seul ressort des principes, mais s’inscrit d’ores et déjà dans l’ordre du décisionnel…

NADJIB STAMBOULI

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