L’intrigante «sortie» de Belkhadem

Les consignes données, mercredi dernier, par Belkhadem aux élus FLN des APC frontalières, semblent être dictées par un sentiment de culpabilité. Le reproche fait aux associations civiles de briller par leur absence sur le terrain et particulièrement lors des émeutes qu’ont connues quelques contrées du pays, a certainement donné à réfléchir au secrétaire général du FLN.

Il est, en effet, clair que c’est aux partis à donner, les premiers, l’exemple pour espérer voir les associations suivre. Or, cela n’a malheureusement pas été le cas jusque-là. Pressé «d’ouvrir la marche», Belkhadem a fait dans la précipitation. L’idée de «surveiller» les frontières par ses élus est bien saugrenue.

On voit mal comment des APC, ne disposant même pas de police municipale, «fournir plus d’efforts aux côtés des services en charge de la protection des frontières du pays», comme il leur a demandé. Que ce soit contre l’immigration clandestine, la drogue ou la contrebande, ce sont là des tâches du ressort des services de sécurité. Leur prêter main forte n’est certainement pas inutile. Oui, mais comment? Belkhadem ne le dit pas.

Si, il n’y avait pas vraiment de la précipitation dans la démarche du FLN, il y a mille et une tâches du ressort précisément des APC qui posent problème sans que le parti ne réagisse. Il est, en effet, dans les prérogatives des APC de veiller à l’hygiène publique, pour ne prendre que cet exemple. Au lieu de commencer par des actions basiques négligées par les élus, Belkhadem saute à «l’action armée».

A moins que Belkhadem veuille nous faire croire que ce qu’il n’a pas pu entreprendre de l’intérieur du gouvernement quand il en était le chef, il peut mieux le faire maintenant qu’il est à l’extérieur. Un peu pour signifier qu’il avait les mains liées. Comme l’a exprimé Benbada, un de ses ministres, avant le remaniement.

Si c’est pour participer réellement au développement du pays, on ne peut qu’applaudir la rencontre organisée par le SG du FLN. Mais si c’est à d’autres fins, comme cela semble être le cas, Belkhadem fait courir de gros risques à son parti.

Les citoyens vivent, dans les communes du pays, des problèmes au quotidien tellement denses qu’ils occuperaient les jours et les nuits des élus s’ils venaient vraiment à vouloir les régler. La distribution d’eau, le transport public, l’éclairage, la santé, la voirie, etc., etc. passent bien avant la chasse, les mains nues, aux contrebandiers ou aux trafiquants de drogue.

De deux choses l’une, soit Belkhadem a «pêté les plombs» et dit n’importe quoi, soit il se prête à un jeu qui consiste à suggérer que les services de sécurité «pataugent» dans la surveillance des frontières. Tout cela n’est guère rassurant pour le FLN.

Zouhir MEBARKI

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