On saura tout en temps voulu

Il n’y avait donc pas de “réticences” de la part de l’Algérie. Que des “pourparlers”. Le secret a donc été bien gardé, puisque les concernés savaient qu’il n’y avait aucune hésitation algérienne à s’embarquer dans le projet d’UPM, sans que personne ne puisse jusqu’au 7 juillet miser un kopeck sur notre participation.

Et maintenant que les pourparlers sont arrivés à leur terme et que l’annonce de notre présence à Paris a été autorisée, peut-on savoir sur quoi portaient ces pourparlers et quelle en a été l’issue ?
En plus de la visite inédite d’un Chef du gouvernement, une dizaine de ministres français ont fait le déplacement à Alger, pour certains deux fois plutôt qu’une, et cinq fois pour l’ambassadeur Le Roy en charge du dossier UPM à l’Élysée. Il fallait que des questions précises, sérieuses, sinon épineuses aient été évoquées pour justifier une telle affluence diplomatique.

Seule annonce concomitante à la nouvelle de la participation du président Bouteflika, celle de son voyage programmé pour 2009. L’énoncé ne dit pas si la visite se fera avant ou après avril de l’année prochaine. Sinon, nous aurions peut-être été indirectement informés sur les intentions du Président au sujet de la révision constitutionnelle et du troisième mandat.

La question des perspectives électorales locales et la participation au lancement de l’Union pour la Méditerranée ne paraissent pas liées, mais la visite d’État de Bouteflika et l’UPM ne sont pas évidemment liées non plus.

À l’évidence, on n’hésitait pas, entre Bruxelles et Paris, pour discuter du projet méditerranéen, comme Belkhadem voulait nous le faire croire. À Alger, on savait que l’UPM est une initiative française, même si elle a été un moment adaptée à la nouvelle réalité géopolitique en Europe.

Sarkozy rentrera du G8 avec une bonne moisson pour le 13 juillet : l’accord de présence du président algérien et celui du Premier ministre turc, obtenu le lendemain.

L’on sait maintenant qu’il a fallu que les Français sacrifient à des pourparlers avant d’obtenir l’accord, tout de même “sans réticences”, d’Alger. Mais on ne saura donc pas quand la position nationale a été arrêtée et s’il y a eu, au préalable, des pourparlers internes, hormis quelques réflexions destinées à se moquer de notre incapacité à accéder à l’infaillible cohérence de la démarche de notre pouvoir : “discuter avec Bruxelles ou avec Paris”, pour ceux qui s’étonnaient du temps mis par nos officiels à se prononcer ; “pas plus royalistes que le roi”, pour ceux qui estimaient que la présence d’Israël devait constituer une objection à notre présence à la réunion de Paris…

Et ne faisons surtout pas les étonnés devant le huis clos qui préside à la formulation de la position nationale. Même les changements constitutionnels n’obligent pas nos dirigeants au débat, voire même à la concertation institutionnelle. Et quand la nouvelle viendra du jour où l’on devra voter pour nous les modifications à la loi fondamentale, l’on nous expliquera que la nouvelle formule a pris le temps de préparation qu’elle a nécessité. Alors que le Parlement même en prendra connaissance en même temps que nous.

Le vote parlementaire ou le référendum populaire se chargera de nous faire endosser, a posteriori, la décision.

Mustapha Hammouche

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