Echéances

Le tourisme algérien est voué à constituer un objectif stratégique de l’Etat. Le schéma directeur dédié à ce secteur, et rendu public en début d’année, lui assigne, à l’échéance 2025, de représenter 3% du produit intérieur brut. Cette vision ambitieuse, projetée sur le long terme, est un indicateur des responsabilités qu’entend assumer l’Etat par rapport à un bassin de développement économique qui n’a pas encore un rendement significatif.

Parce que la tentation est toujours forte de comparer les performances du tourisme algérien aux résultats enregistrés, notamment par les pays voisins. Une démarche qui pourrait relever de l’absurde, car les exemples ne sont pas interchangeables dans les économies du tourisme.

Il est difficile pour n’importe quel pays d’atteindre un ordre de grandeur qui atteigne les 80 millions de touristes qui ont visité la France. A ce niveau, chacun doit avoir le sens de sa mesure et agir en fonction de ses capacités plutôt que de verser dans le volontarisme. L’Algérie ne peut pas devenir une destination phare du jour au lendemain ou de manière artificielle par un seul alignement sur des choix que font d’autres pays qui sont inscrits dans le marché mondial du tourisme.

Il ne suffit pas seulement de rentrer dans la compétition internationale, il faut également disposer d’arguments. En l’état actuel des choses, le tourisme algérien n’est pas dans une posture concurrentielle au plan international et cela lui impose de se concentrer plus efficacement sur le potentiel national.

L’offre la plus pertinente est celle d’amener d’abord les Algériens à voyager dans leur propre pays. A plus forte raison encore lorsque le constat n’est fait que de gros effectifs de touristes nationaux se déplaçant dans des pays voisins qui ne proposent pas une plus grande diversité de sites que ceux qui existent en Algérie.

En fait, c’est au niveau du tourisme familial que l’offre ne correspond pas à la demande. C’est une mise à jour des structures d’accueil, en même temps qu’une réforme des mentalités qui sont désormais nécessaires pour impulser et généraliser les activités touristiques.

L’Etat régulateur, qui a défini la marche à suivre dans le schéma directeur du tourisme, doit-il être aussi un acteur direct de la problématique comme dans les années où il exerçait le monopole sur le secteur ? Assurément, c’est aux divers opérateurs agréés de mettre en œuvre les politiques liées à l’animation d’un secteur qui peut, certes, générer des profits, mais appelle auparavant à des investissements lourds.

Il n’y a pas de recette miracle, à ce niveau, en dehors d’une prise en charge professionnelle de la demande. C’est aussi aux initiateurs privés d’introduire dans le pôle du tourisme des services qui créent de la valeur ajoutée.

Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui dans la mesure où le tourisme, en dépit des formidables opportunités qu’il recèle, ne participe que dans une proportion minime aux recettes hors hydrocarbures. Sur un tel terrain, le chemin est encore long à parcourir.

Amine Lotfi

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