La «revenante»

Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed a annoncé qu’»une initiative politique allait être lancée à partir de la prochaine rentrée sociale». Hier, toute la presse en parlait assurant que l’initiative devrait associer le trio Abdelhamid Mehri-Hocine Aït Ahmed-Mouloud Hamrouche. Trois noms illustres du monde politique algérien qui ont en commun leur ancienne appartenance au FLN, le parti-caution d’un système qu’on n’hésite plus à critiquer aujourd’hui.

Trois noms qui furent déjà impliqués auparavant lorsque fut relancé en 2007 l’appel à une initiative de même type. En réalité, l’idée d’une telle initiative est régulièrement remise sur le tapis, particulièrement après le scrutin de 2004. Sauf que personne ne pourra dire avec précision en quoi elle consiste réellement. Le FFS, qui désormais milite pour la «2e République», aurait-il définitivement largué son idée d’Assemblée constituante, le projet n’ayant à aucun moment pu se procurer la popularité nécessaire. «Chaque Algérien doit opérer des révisions déchirantes», disait déjà Hocine Aït Ahmed en 2004.

L’appel pour les libertés publiques et syndicales, que l’homme signait l’année suivante, revendiquait, entre autres, «la révision de la Constitution et la garantie de la séparation des pouvoirs» ainsi que «la réforme des institutions et de l’administration de l’Etat, la décentralisation et la modernisation de celle-ci». Une revendication louable aux yeux de beaucoup d’Algériens mais qu’on ne peut dire en contradiction avec la démarche du pouvoir en place. Les choses ont-elles évolué depuis que le parti se retrouve quasiment dans la même situation de crise qui mine les autres formations, voire le pays dans sa globalité ?

Avec M. Abdelhamid Mehri, les choses sont plus nettes. L’ancien secrétaire général du FLN, victime de la science des coups d’Etat, situait le mal dans le système de gouvernance et plaidait pour son impératif changement. Une plaidoirie qu’il soutint l’année passée, à l’occasion de l’université d’été du CNES, en présence du frère du… président de la République.

Quant au système de gouvernance à retenir, l’homme estime qu’il ne peut être dégagé que par la voie d’un dialogue qui associerait l’élite du pays. En novembre 2007, M. Mouloud Hamrouche, «réformateur» par excellence, s’exprimait lui aussi sur l’»initiative» proposée par le leader du FFS, et qui, disait-il, tend à «une réflexion commune afin d’arriver à recréer l’autorité de l’Etat».

D’essence rassembleuse, l’initiative ne comptait exclure personne et visait à aboutir à une révision des modes de gestion de l’Etat. Donc, les Algériens devront s’attendre à ce qu’en septembre prochain, tout le monde appuiera tout le monde pour un changement qui nous ramènera peut-être un système de gouvernance qui sera lui aussi critiqué en son temps.

Mohamed Zaâf

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