Les Africains au G8 : «Non à l’assistanat !»

A la veille du sommet du G8, groupe des pays les plus industrialisés, la presse se faisait l’écho d’un certain enthousiasme que partageraient les dirigeants participants et d’une volonté, exceptionnelle et toute calculée, de sortir avec des décisions fortes sur un certain nombre de questions urgentes, que les derniers sommets n’avaient pas pu ou voulu affronter. Il s’agit de se pencher en priorité sur deux problématiques qui menacent aujourd’hui le devenir même de l’humanité : la crise alimentaire et la question de l’environnement.

Ainsi, selon les déclarations faites par certains dirigeants, une série de mesures serait prise au sommet pour lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires. Un «vaste catalogue de mesures pour garantir l’alimentation mondiale», prévoyant de «soulager à court terme la crise alimentaire et une stratégie à long terme pour augmenter la production agricole mondiale».

Ce que ne disent pas ces grands décideurs dans leurs professions de foi, c’est ce qui préoccupe le plus les puissances occidentales ; ce sont surtout les retombées inquiétantes de cette grave crise pour la stabilité économique et la sécurité, déjà assez vulnérables, de ces mêmes pays riches, lesquels sont toujours à la recherche de débouchés pour leurs économies…

Alors que, de l’autre côté de la barrière, les pays du Sud, pour sortir de cet engrenage, ne demandent qu’à être traités comme des partenaires à part entière, en refusant le système d’assistanat dans lequel l’Occident veut les maintenir. Une revendication que devraient réitérer les représentants du continent africain, invités à ce sommet, a-t-on appris hier.

En voulant s’attaquer si frontalement à la crise alimentaire (un euphémisme pour désigner ce qu’il conviendrait d’appeler la crise de la faim dans le monde), les dirigeants du G8 cherchent implicitement à réduire les effets de la crise pétrolière qui perdure.

Autre thème brûlant inscrit à l’ordre du jour : l’environnement. Là aussi, le G8 s’apprêterait à annoncer des mesures concrètes. «une réduction de moitié d’ici à 2050, de ses émissions de gaz à effet de serre», est-il annoncé en grande pompe.

Pour une fois, les Etats-Unis promettent un rôle «constructif» dans la lutte contre les émissions de gaz carbonique – après son refus d’adhérer au protocole de Kyoto –, mais tout en posant comme préalable l’implication de l’Inde et de la Chine. Histoire de «se repentir» aux yeux de l’humanité, sans rien perdre de leur mainmise sur l’économie mondiale.

07-07-2008
Mussa Acherchour

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