Communication

Le sentiment patriotique se perd ou c’est simplement une fausse impression de ma part? Jadis, les chants patriotiques donnaient la chair de poule alors que les chansonnettes diffusées par l’Unique, actuellement, n’arrivent pas à m’émouvoir. Est-ce l’effet de l’usure du temps ou est-ce dû à l’accent emprunté au Moyen-Orient?

L’accent est fort important dans le monde de la communication car comme dirait Frédéric Mistral «parler avec l’accent, c’est parler de son pays en parlant d’autre chose». Alors entendre des chansons sirupeuses avec l’accent du Nil ou celui de Beyrouth, ne peut en aucun cas provoquer d’agréables courts-circuits au niveau des neurones, surtout si ces chansons évoquent le «falak» ou d’autres absurdités.

Mais que diantre reproche-t-on à notre Min Djibalina ou autres hymnes qui ont fait vibrer deux générations? J’en reviens à regretter les chansons de Driassa et Sayah sur la Révolution agraire!
Avant, les citoyens moyens attendaient avec impatience le fameux défilé du 5 Juillet pour suivre avec émotion le passage des forces vives de la Nation, les divers corps de l’ANP comme le groupe d’anciens moudjahidine vêtus de leurs kachabias…mais à l’époque on n’entendait pas encore parler de faux…

Mais il n’y avait pas que le défilé qui participait à ce formidable élan patriotique qui soudait toute une nation: tous les moyens de communication étaient mobilisés en batterie pour porter haut la voix de l’Algérie. Les journaux comme la télévision multipliant les récits et témoignages des anciens acteurs actifs de la lutte de Libération.

Les films nombreux, restituaient avec naïveté les sentiments de ceux qui ont, sans calcul, traversé l’enfer des années de braise. Mais le temps a modifié les moules; qui se soucie maintenant de ces temps glorieux où le sacrifice était le mètre-étalon des qualités humaines?

J’ai cherché en vain sur mon quotidien, un programme de cinéma ou de cinémathèque qui puisse me rappeler ces temps où l’écriture de l’histoire se faisait avec le sang et les larmes des patriotes. Je me suis rappelé cette période héroïque où la Cinémathèque algérienne participait à toutes les campagnes entamées par le pouvoir. Je me souviens des propos de M.Ahmed Hocine, fondateur et premier directeur de la Cinémathèque algérienne, sur le rôle révolutionnaire du cinéma.

Qui se soucie maintenant d’Ahmed Hocine, ce moudjahid de la cinématographie algérienne? Où sont passés les films qui ont illustré cette phase brillante de l’histoire du pays? Qui peut, à l’heure où les gens se soucient plus de leur niveau de vie que de leur qualité d’âme, s’émouvoir à l’image d’une vieille qui, une poule à la main, erre de camp en camp pour trouver un fils perdu dans la tourmente?

Quel est le titre de ce film où les gendarmes à cheval traînaient un prisonnier à pied? Les séquences de tous les films se confondent pour ne former qu’un seul récit, celui de l’épopée d’un peuple en marche.
Que devient la cinématographie algérienne qui, à Alger, comptait cinq salles d’art et d’essai? On raconte qu’elle va bientôt ressusciter et on attend avec impatience la prochaine séance, dans les conditions normales de vision. A quand le prochain film sur la Révolution, en tenant compte des changements d’objectifs, bien sûr.

Selim M’SILI

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