Yahia Ouyahia

C’est un soupir de soulagement qu’on a pu entendre au sein de la classe moderniste du pays, entre un cri d’horreur face au prix des poivrons et de l’huile, et un cri d’effroi face à l’islamisme qui s’étatise et l’Etat qui s’islamise. Abdelaziz Belkhadem, dont aucune action, réforme ou déclaration ne restera dans les esprits, bélier médiéval des forces les plus rétrogrades à l’assaut du Château, a été écarté de la chaîne de commandement.

Première bonne nouvelle, on ne verra plus un chef de gouvernement en direct à la télévision affublé d’un accoutrement digne d’une circoncision collective au Darfour. Première mauvaise nouvelle, le nouveau chef du gouvernement amène avec lui un fort sentiment de déjà vu. L’Algérie a-t-elle gagné au change ? Pas vraiment puisque l’alternance reste un concept binaire. A. Ouyahia avait précédé A. Belkhadem tandis que A. Ouyahia succède à A. Belkhadem, comme s’il n’y avait que deux hommes sur 35 millions capables de gouverner un gouvernement.

D’ailleurs, les ministres n’ont pas été changés ou si peu et Ahmed Ouyahia n’a aucune chance d’imposer les siens. Changement ? Si. Saïd Barkat passe de la pénurie de pommes de terre à la pénurie de médicaments anti-cancéreux, et selon les premières indiscrétions, voudrait bien exporter quelques malades, voire quelques maladies.

Changement ? Non. Pendant la passation de consignes, on embarquait des syndicalistes dans des fourgons de police, comme des trafiquants d’organes et l’assemblée nationale refusait une enquête sur les facteurs déclenchants des émeutes de Chlef.

Yahia Ouyahia quand même. Un quadragénaire usé, qui a absolument tenu à garder l’anonymat, concluait ainsi, après un café très fort et une vingtaine de sucres : « Finalement, on ne nous laisse le choix qu’entre le DRS et l’AIS. » En n’oubliant pas qu’ils ont un jour signé un accord. Attention quand même à la diffamation.

Chawki Amari

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