Recentrage

En visite officielle en Israël, le président français, Nicolas Sarkozy, a fait des déclarations, totalement en rupture avec les positions mitigées, sinon pusillanimes, de ses homologues occidentaux. Interrogé par un journal palestinien, sur le contentieux israélo-palestinien, plus singulièrement la question de Jérusalem-Est, M.Sarkozy a affirmé qu’un Etat palestinien est «indispensable» à la sécurité d’Israël et que Jérusalem (Est et Ouest) a «vocation à être la capitale de deux Etats», Israël et la Palestine.

Ces propos très importants ont été réitérés hier devant la Knesset (Parlement israélien) qui, venant de la part d’un dirigeant occidental considéré comme pro-israélien, recadrent la problématique proche-orientale et la replacent dans son contexte naturel, celui de la création de l’Etat palestinien indépendant. En fait, par ses déclarations, M.Sarkozy a agi en ami véritable d’Israël et n’a pas dit, ce que les Israéliens voulaient entendre.

Cela n’a pas été le cas, récemment, du candidat démocrate américain, Barack Obama, qui a repris, naïvement, à son compte cette antienne israélienne comme quoi Jérusalem est «la capitale éternelle» de l’Etat hébreu. De fait, contrairement à ses pairs occidentaux, Nicolas Sarkozy a été un «pro-israélien» positif qui, effectivement, ne veut que du bien à l’Etat hébreu.

Pour ce faire, Israël doit savoir, ou ses amis l’aider à savoir, où se trouve son intérêt. Et pour cela nous en sommes reconnaissants à M.Sarkozy, pour ses déclarations franches sur le dossier palestinien, nonobstant ses autres positions sur les questions internationales. Aider Israël, c’est lui faire comprendre qu’il ne peut dans le même temps, judaïser Jérusalem, continuer la colonisation dans les territoires palestiniens, ignorer les droits des Palestiniens et prétendre oeuvrer à instaurer la confiance, et partant la paix, entre les peuples israélien et palestinien, entre les Juifs et les Arabes.

Tout au long de ses deux mandats, le président sortant américain, George W.Bush, a été un «pro-israélien» négatif dans la mesure où il n’a pas aidé à faire avancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, se singularisant même par les innombrables audiences accordées à Ariel Sharon, alors Premier ministre israélien, ennemi déclaré de toute paix avec les Palestiniens et les Arabes.

Celui-là même qui rejeta en 2002 le plan de paix arabe fondé sur le principe de «l’échange de la terre contre la paix». Ce que «textuellement» a dit M.Sarkozy en appelant au gel de la colonisation des terres palestiniennes et en affirmant l’inéluctabilité de l’Etat palestinien.

Pendant des décennies, le monde «influent», c’est-à-dire les grandes puissances, a laissé Israël agir, à sa guise, ne le mettant jamais face à ses responsabilités quant au pourrissement de la situation et son refus ostensible de la paix par la poursuite de la reconfiguration des territoires palestiniens alors qu’ils font l’objet de négociations dans le cadre du processus de paix. Par ses déclarations, M.Sarkozy, tout en remettant les pendules à l’heure, apporte une note de fraîcheur à un dossier détourné de son issue naturelle par le diktat israélien.

Karim MOHSEN

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