Péril en la demeure

La puissante et éternelle Union générale des travailleurs algériens tiendra le coup malgré toutes les turbulences qui la laminent et le coup de gueule de l’une de ses excroissances dont le poids politique et militant est loin d’être négligeable.

Mais si, au nom d’un consensus surréaliste qui ne peut exister et ne prévaudra qu’au sein de l’édifice de la place du 1er Mai, l’actuel tumulte interne que bien d’autres ont certainement précédé et sans doute tus pour ne pas dire étouffés toujours au nom du consensus transformé pour les besoins de la cause en discipline n’est, en fait, apparent que parce qu’il a, pour une fois, la faveur d’une médiatisation car les événements largement évoqués et rapportés par les confrères ont eu pour théâtre la capitale et son Union de wilaya.

Ce qui n’est pas peu même si, comparativement aux autres unions essaimées dans les 47 wilayas restantes, les enjeux sont sans doute les mêmes. Existe-t-il ailleurs une seule raison plausible qui laisserait croire à une communion quasi totale excepté le fait que l’exercice du ronron, du dos rond est dans l’immédiat le meilleur moyen de se faire transparent. L’intérim et la désignation d’autorité à hauteur de nombreuses unions régionales ont superbement supplanté l’alternance par élection démocratique au poste de secrétaire de wilaya.

Les lézardes qui apparaissent au sein de celle d’Alger ne sont en réalité que l’infime partie, en quelque sorte celle visible de l’iceberg, d’un ras-le-bol, un mécontentement général pour ce qui reste vraisemblablement des troupes de l’ancien syndicat unique. D’où le volume que prennent depuis quelques années les syndicats autonomes, qui ne pouvaient mieux espérer comme aubaine, et leurs tentatives répétées d’occuper les espaces laissés vides par l’union.

La fronde qui a démarré d’Alger est considérée par certains observateurs du monde du travail, si tant est qu’il en existe encore un au sens des slogans et autres mots d’ordre des syndicats qui s’en réclament, comme commanditée de quelque part induisant inévitablement des soubassements politiques à ne surtout pas exclure.

Les arguments brandis par les protestataires peuvent ne pas tenir la route dès lors qu’il s’agit de dénonciation d’une forme de marginalisation, voire d’exclusion imputable au népotisme, despotisme au sein d’une organisation abritant littéralement de véritables fossiles qui n’ont plus aucune relation avec les travailleurs ou du moins ce qui en reste d’un mouvement ouvrier aujourd’hui désagrégé ou pis encore éteint.

Si ça bouge du côté du secrétariat de l’Union de wilaya d’Alger, ça devrait inéluctablement bouger ailleurs en ce sens que l’objectif visé par les frondeurs est de brouiller la visibilité dans l’establishment que Sidi Saïd et quelques fidèles tentent vaille que vaille de préserver ou de tenir loin des turbulences.

«Les onze années de trop» ne représentent pas la seule décennie de Djenouhat mais bel et bien celles d’autres dinosaures qui auraient bien du mérite à se remettre en question justement pour ne pas remettre celle (question) du devenir d’une institution dont l’image ternie d’année en année s’effiloche dramatiquement.

A. Lemili

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