QUI A DIT QUE LES ÉTUDES NE MENAIENT À RIEN ?
Un Algérien dans le staff du candidat démocrate Obama.
Et alors ? Nous aussi on a un Américain dans le gouvernement, non ?
Ceux qui veillent à notre bonheur et à celui de nos enfants doivent être contents. Ils savent maintenant qu’ils n’ont pas totalement échoué. Depuis que l’on a découvert, ces dernières heures, qu’un étudiant de l’Institut d’études maritimes de Bou-Ismaïl a réussi à fuir le pays sur une embarcation de fortune, en compagnie d’autres étudiants, nos dirigeants exhibent cette «performance» comme un trophée.
Toutes celles et tous ceux qui médisaient du système scolaire et universitaire doivent l’avoir mauvaise et moins la ramener aujourd’hui. Cet étudiant de l’Ismal est la preuve vivante qu’il y a des débouchés, de vrais débouchés à des études universitaires en Algérie.
Plusieurs années durant, tu vas à l’Unif’, les profs t’abreuvent de connaissances sur les fonds marins, les courants, les vents contraires, le décryptage des flux météo pour un meilleur choix des trajectoires et des tracés de route à emprunter, l’art de tirer profit des bourrasques en naviguant vent debout ou encore comment reconnaître aux changements de la flore marine la proximité d’une côte.
Et au bout de ces harassantes études, tu te casses sur une coquille de noix, direction l’Italie. Je trouve cela fabuleux ! Tu t’imagines la tête de l’étudiant qui débarque sur le sol italien, indemne ? Levant le nez, flairant le vent, situant avec approximation l’emplacement de l’Institut d’études maritimes qu’il vient de déserter, et le pays qui l’abrite, il doit partir d’un rire énorme, d’un rire gargantuesque et gueuler de toutes ses forces, les bras ouverts : «Je suis le roi du mooooonde !» Pour sûr, qu’à la rentrée de septembre, à Bou-Ismaïl, devant le portail de l’Institut maritime, va y avoir bousculade aux inscriptions ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam