Lever les réticences
Fillon est bien évidemment conscient qu’aussi importants et stratégiques soient les accords à signer avec Alger au cours de ce déplacement, sa mission première en rencontrant les responsables algériens reste de lever les réticences de ces derniers à l’égard du projet cher à Nicolas Sarkozy, à savoir l’Union pour la Méditerranée.
Le premier jour de la visite en Algérie du Premier ministre français, François Fillon, a été fructueux en accords entre les deux parties, ce qui renforce un peu plus la coopération entre les deux pays dans des domaines jusque-là rarement évoqués dans les relations bilatérales.
Deux accords importants, l’un militaire et l’autre portant sur le nucléaire civil, ont été signés par les Chefs de gouvernement des deux pays. Le tout a été complété par des conventions dans différents secteurs et tendant à impulser une dynamique d’échanges et de partenariat dans une relation interétatique pas toujours apaisée en raison d’un lourd contentieux historique.
Pour reprendre les propos du président Sarkozy, M. Fillon affirme que sa visite tend aussi à démontrer que cette relation entre les deux pays est exceptionnelle, mettant en avant, notamment, les accords signés avec l’Algérie.
L’hôte d’Alger, accompagné pour la circonstance par six membres de son gouvernement et des industriels français, multiplie les messages à l’égard des responsables algériens. Fillon est, bien évidemment, conscient qu’aussi importants et stratégiques soient les accords à signer avec Alger au cours de ce déplacement, sa mission première en rencontrant les responsables algériens reste de lever les réticences de ces derniers à l’égard du projet cher à Nicolas Sarkozy, à savoir l’Union pour la Méditerranée.
Une tâche pas du tout aisée au vu des dernières déclarations des officiels algériens sur le sujet. Reste à savoir maintenant les arguments que va développer le messager de Sarkozy auprès du président Bouteflika dans le but d’arracher une présence à un haut niveau de l’Algérie au sommet de Paris.
François Fillon devrait, à ce propos, être porteur d’une proposition concrète à même de pouvoir lever les réticences qui persistent au niveau de l’État algérien à l’égard d’un ensemble régional dont on ne connaît pas encore tous les tenants et les aboutissants.
Il faut dire que du côté de l’Élysée, il apparaît clairement que la réussite, ou l’échec, de la visite de Fillon à Alger sera mesurée à l’aune des évolutions qui pourraient y avoir dans la position de l’Algérie vis-à-vis de l’UPM.
Hamid Saïdani
