Trêve…

Israël et le mouvement islamiste palestinien, Hamas, ont annoncé une trêve - négociée sous la médiation de l’Egypte - pour une période de six mois. Ce ne sera jamais que le énième cessez-le-feu qu’Israéliens et Palestiniens signent, sans que le fond du problème, qui demeure la création de l’Etat palestinien indépendant, ne soit même effleuré.

Entre-temps l’Etat hébreu, lancé dans une course contre la montre, poursuit la judaïsation accélérée de Jérusalem-Est et la colonisation rampante de la Cisjordanie par l’expansion continue des colonies juives de peuplement.

Dès lors, cette trêve - certes bienvenue pour les Palestiniens de Ghaza - ne marque aucun progrès dans le contentieux israélo-palestinien. En réalité, cette trêve tombe à pic autant pour le Hamas, de plus en plus impopulaire dans la bande de Ghaza où il n’a pas fait que des bonnes choses depuis le coup de force du 17 juin 2007, que pour le Premier ministre Ehud Olmert, englué dans des affaires compliquées de corruption et qui se trouve, actuellement, sur un siège éjectable.

Cet arrêt, momentané, des affrontements va sans doute permettre aux uns et aux autres de panser leurs plaies, voire prendre du recul. Il est peu probable cependant que cette trêve ait des incidences sur la suite des événements (politiques) dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie alors que le processus de paix n’arrive pas à sortir de l’impasse dans laquelle l’ont plongé les agissements d’Israël.

L’Etat hébreu, toutes ces années, n’a fait que gagner du temps, comme le montrent bien ses machinations par la poursuite d’une politique de judaïsation dans les territoires palestiniens occupés, tout en faisant mine de négocier dans le cadre du processus de paix «relancé» par la conférence d’Annapolis (Etats-Unis) en novembre dernier.

Pour quels résultats? Même la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, en visite dans la région en début de semaine, a «critiqué» les agissements contre-productifs israéliens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

C’est dire que la recherche de la paix et son instauration ne sont pas la préoccupation première des dirigeants israéliens, plus enclins au maintien du statu quo qui permet à l’entité sioniste de reconfigurer les territoires palestiniens dans la perspective de rendre impossible et peu fiable l’édification d’un Etat palestinien indépendant. Dès lors, une trêve comme celle qui vient d’intervenir entre Israël et le Hamas ne change pas fondamentalement la donne israélo-palestinienne.

En effet, tant que la communauté internationale continue à ne pas intervenir et à prendre ses responsabilités dans un contentieux qu’elle a elle-même créé - par le partage de la Palestine historique et l‘installation sur ses territoires de juifs européens chassés par les nazis -, il est peu probable que le dossier connaisse l’issue souhaitée, qui reste la fondation de l’Etat palestinien.

Or, par ses agissements, Israël montre que son dessein est autre et que l’actuelle situation l’arrange plus qu’une paix véritable, laquelle passe par la cohabitation de deux Etats, la Palestine et Israël. Une vision préconisée par Bush, que le monde salua, mais que le président américain abandonna en cours de route. Hélas! pour les Palestiniens.

Karim MOHSEN

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