Richesses

Après mûre réflexion, quelle est en définitive la première richesse que le pays doit valoriser pour se sortir de l’ornière de la dépendance des milieux extérieurs, tant du point de vue alimentaire que d’un tas de choses comme la santé, les machines et les services ? Cette semaine, en effet, tout Alger a parlé du secteur agricole qu’il faut absolument remettre en surface afin de diminuer sa dépendance du diktat du marché international et de politiques de pays pas forcément amies.

Le surenchérissement spectaculaire des prix de certains produits alimentaires a vite fait de donner l’alerte aux milieux économiques algériens sur le caractère dangereux de la situation du pays. Si à l’international cet événement a fait l’actualité, chez nous, par contre, il se passe comme s’il s’agissait d’une simple actualité qu’on a transformée en événement par la magie de la contamination et de la force de la diffusion de toutes sortes.

Un jour, le marché pétrolier vacille et c’est le frissonnement dans tout Alger ; un autre jour que survient comme en cette période une rupture des stocks du médicament, la population tout entière se rue sur les brancards, cette fois c’est le blé qui reste indisponible sur le marché mondial ou le café ou encore le sucre dont les prix subissent une ascension vertigineuse que les ménages commencent à s’en plaindre.

Et ne voilà-t-il pas que le gouvernement commence ainsi à s’échauffer pour toutes sortes de diatribes afin de calmer les ardeurs de contestation sociale ou plutôt de ce qui l’annonce. La vulnérabilité de l’Algérie est à ce point donc désastreuse qu’il suffit d’une déréglementation des prix ou de l’offre sur un produit importé de large consommation ou simplement sensible par sa nécessité pour que la panique s’installe dans le pays et laisse montrer tout l’effort de construction qui reste à accomplir. La vulnérabilité se mesure ainsi au degré de dépendance du pays par rapport à l’extérieur. Même la rente pétrolière est le fruit d’un gouvernement de multiples facteurs exogènes qui échappent au contrôle et à la seule volonté des gouvernements nationaux. En convenir, c’est admettre qu’un gouvernement qui ne réussit pas à catalyser cette rente en richesses n’est point dans le cas de gouverner mais d’user simplement d’un argent qu’il n’a pas tiré de sa bonne gestion ou de ses bonnes politiques de relance et de dynamisme économique. Qui a dit que la richesse suppose de l’esprit ? Seul le système politique bien représenté par une démocratie véritable est susceptible d’impliquer la richesse des hommes et de leurs politiques de croissance.

Ali Benyahia

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